Biniam Girmay entre dans la cour des grands. L'Érythréen est monté sur le podium final du Tour de France, à Nice, aux côtés du maillot jaune, le Slovène Tadej Pogacar. En trois semaines, le jeune coureur d'Asmara est devenu une grande figure du peloton international, avec ses trois victoires d'étape et donc ce maillot vert. C'est le premier coureur africain à remporter un maillot distinctif sur le Tour.
Un énième bain de foule l'attend. La ligne d'arrivée du Tour de France franchie, Biniam Girmay enlace sa femme et sa fille. Un moment d'intimité, furtif, tout le monde veut un sourire de la révélation du Tour.
« On l'avait vu, remarquable, au coeur d'une classique, il y a deux ans. Mais là, il explose au plus haut niveau avec un style félin incroyable, d'une fluidité totale. Bien sûr, il peut inspirer, c'est ce que nous souhaitions, des générations de futurs champions, sans le moindre doute », raconte Christian Prudhomme, le patron de la course.
« Il faut qu'il continue d'écrire l'histoire de son sport »
Maillot vert, meilleur sprinteur du monde à 24 ans. Et maintenant, que peut viser Biniam Girmay ? Ce supporter à une petite idée : « La médaille d'or à Paris. C'est pour compléter sa mission. Là, il a une mission ».
Les Jeux olympiques dans quelques jours, pourquoi pas. Le parcours lui convient bien, mais Biniam Girmay devra aussi gérer l'après Tour. Píerre Rolland est un ancien vainqueur d'étape sur la Grande boucle : « Il va falloir assimiler tout ce qu'il a fait, se remettre en question, retourner au travail cet hiver. Il ne va pas falloir qu'il monte trop haut sur son petit nuage parce que ce sport est ingrat. Il faut qu'il continue d'écrire l'histoire de son sport. Je pense qu'il est né pour ça ».