Au Kenya, des girafes « émissaires de la paix » sont réintroduites dans une zone historiquement sous grande tension. Les animaux sont envoyés dans l'est du pays, dans la réserve de Ruko, avec l'objectif d'y développer le tourisme et de mettre définitivement fin aux affrontements ethniques qui divisent la région.
Sa population a été réduite de moitié en 30 ans. La girafe Massaï fait heureusement partie des deux espèces réintroduites dans la réserve de Ruko. Cette aire protégée a été créée au milieu des années 2000 avec un double objectif : réintroduire les girafes dans cette région qu'elles avaient désertée, et ramener la paix entre les deux ethnies locales, les Pokot et les Ilchamus.
À cause de vol de bétails, ces populations se sont violemment opposées durant des décennies. « Il a fallu du temps avant de convaincre les deux communautés de mettre fin aux affrontements pour développer le tourisme », explique Douglas Lonkomo, un fermier pokot de 27 ans, à l'AFP. Depuis la réintroduction des premières girafes en 2011, quelques petits conflits subsistent, mais rien de comparable au passé. La région « vit désormais comme une seule communauté ».
À chaque arrivée de girafes, les deux ethnies tiennent même une cérémonie commune, dansent et chantent ensemble, une scène inconcevable au milieu des années 2000. Les responsables de la réserve de Ruko se prennent désormais à rêver de se faire une place dans le paysage touristique kényan, aux côtés des célèbres parcs nationaux de Massai Mara et Amboseli.