Sud-Soudan: Après le report des élections, la société civile mitigée

Au Soudan du Sud, les élections ont été repoussées de deux ans. L'annonce a été faite vendredi soir par la présidence, après un consensus trouvé entre le président Salva Kiir et ses cinq vice-présidents, tous issus de partis d'opposition. En cause, selon la présidence : l'impossibilité d'organiser un scrutin crédible et dans de bonnes conditions. Les organisations de la société civile accueillent ce nouveau report de façon mitigée.

L'annonce d'un nouveau report des élections au Soudan du Sud semblait inévitable. Ter Manyang Gatwech, directeur du Centre for Peace and Advocacy, une organisation de la société civile, dit « comprendre la frustration et la méfiance ressenties par les citoyens en raison des prolongations successives sans aucun résultat crédible ».

Il considère toutefois nécessaire ce report des élections : « Prenez par exemple le problème du recensement de la population. Ce serait impossible d'avoir des élections en l'état actuel, puisque toute élection implique d'avoir un recensement à jour. Or, ce n'est pas le cas. Nous, les organisations de la société civile, nous voulons voir l'accord de paix mis en oeuvre intégralement, et qu'il ne soit plus question de prolongation en 2026 ».

Pour Edmund Yakani, directeur de l'ONG CEPO, les dirigeants sud-soudanais n'ont fait que « traîner des pieds » depuis la signature de l'accord de paix en 2018.

Ils prolongent donc le mandat de ce gouvernement de transition qui ne parvient pas à résoudre les multiples crises que traverse le pays : « Je souhaite joindre ma voix à celle des citoyens qui ont exprimé leur déception. Ces deux nouvelles années de prolongation, c'est une prolongation de la souffrance économique, du non-paiement régulier des salaires des fonctionnaires, des difficultés que rencontrent les citoyens actuellement ».

Le militant appelle à un « changement d'attitude politique » des dirigeants sud-soudanais et demande des « avancées tangibles » dans la mise en oeuvre de l'accord de paix dans les six mois.

Initialement prévues pour décembre 2022, ces élections avaient déjà été repoussées une première fois de deux ans, et étaient prévues pour décembre 2024. Mais elles n'auront donc pas lieu avant décembre 2026.

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