Au Kenya, une motion de destitution à l'encontre du vice-président Rigathi Gachagua, a été jugée recevable, hier, mardi 1er octobre, par le président de l'Assemblée nationale. Signée par 291 députés, soit bien plus de la majorité des deux tiers requise, cette motion présente onze griefs. Les élus accusent le vice-président d'avoir contrevenu à la Constitution, ainsi qu'aux lois kényanes et internationales.
C'est un document de plus de 100 pages que Mengi Mutuse, député de la majorité présidentielle, a présenté, le 1er octobre, à l'Assemblée nationale kényane. Le texte accuse notamment Rigathi Gachagua d'avoir poussé, à la division ethnique « compromettant l'unité nationale ». Pour preuve, cette allocution, l'année dernière, où il a critiqué la gestion communautaire du pouvoir, comparant le gouvernement « à une compagnie ayant des actionnaires ».
Soutien des manifestations anti-gouvernementales
Les députés signataires accusent aussi le vice-président d'avoir soutenu les manifestations anti-gouvernementales du mois de juin pour saper l'autorité du président Ruto. Suite à une condamnation judiciaire, Rigathi Gachagua a ouvertement dénigré une juge de la Haute cour, ce qui est « passible de destitution, écrit la motion, puisque ces attaques portent atteinte à l'indépendance de la justice ».
Acquisition illégale
Enfin, selon le texte, Rigathi Gachagua aurait acquis illégalement des biens d'une valeur supérieure à 5 milliards de shillings, soit plus de 35 millions d'euros par l'intermédiaire de membres de sa famille. Hier, le président de l'Assemblée a reçu la motion de destitution. Il doit maintenant la présenter au président du Sénat. Si la Chambre haute accepte le texte, une commission d'enquête sera mise en place.