Au Soudan du Sud, le chef des renseignements, le général Akol Koor Kuc a été limogé, mercredi 2 octobre, par le président Salva Kiir. C'est par un décret, lu à la télévision nationale, que cette décision a été annoncée. Son limogeage fait beaucoup réagir. Des craintes d'une déstabilisation du pays ont été exprimées, et ce, alors que le Soudan du Sud a reporté, mi-septembre, ses élections de deux ans.
Akol Koor Kuc était en poste, depuis l'indépendance du pays, en 2011. Dans un autre décret, annoncé à la même occasion, le président Salva Kiir l'a nommé gouverneur de l'État de Warrap, une région du centre du pays - dont tous deux sont originaires - mais Akol Koor Kuc n'a pas encore accepté le poste, ni communiqué sur ses intentions.
La destitution du général Akol Koor Kuc est une surprise de taille pour la grande majorité des Sud-Soudanais, tant le directeur du Bureau de la sécurité interne du Service de sécurité nationale (NSS), semblait tout-puissant, presque intouchable.
Les raisons de son limogeage n'ont pas été données et les spéculations vont bon train.
Le fait que la décision ait été annoncée alors qu'Akol Koor Kuc se trouve hors du pays - il est actuellement à Dubaï, selon plusieurs sources - laisse entendre que le principal intéressé ne s'y attendait pas. Cette absence de Juba empêche, de fait, Akol Koor Kuc d'opposer toute résistance ou d'interférer avec la prise de fonction de son successeur, le général Akec Tong Aleu, considéré comme proche de Salva Kiir.
Ainsi, alors que deux années de prolongement de la transition viennent de commencer, avec le report des élections à décembre 2026, la révocation d'Akol Koor Kuc pourrait présager d'autres changements au plus haut niveau, pour conforter l'autorité de Salva Kiir dans la durée, selon un observateur.
Le président sud-soudanais souhaite peut-être également, selon cette même source, se distancier des graves violations des droits humains perpétrées par les services de la NSS sous le contrôle d'Akol Koor Kuc, pendant 13 ans.