Soudan: Algoney Hamdane Daglo sanctionné par les Etats-Unis pour trafic d'armes

L’ambassadrice des États-Unis, Linda Thomas-Greenfield, et l’envoyé spécial des États-Unis pour le Soudan, Tom Perriello, et moi-même, avons organisé une séance d’information aux États-Unis. Mission auprès des Nations Unies le 5 septembre 2024 sur les pourparlers menés par les États-Unis sur le processus de paix au Soudan et le travail en cours du groupe ALPS (Advancing Lifesaving and Peace in Sudan) visant à élargir les voies d’accès humanitaires, à renforcer la protection des civils et à œuvrer pour une paix durable.

Au Soudan, Algoney Hamdane Daglo, petit frère de Mohamed Hamdane Daglo, chef des paramilitaires soudanais, fait l'objet de sanctions américaines. Le département du Trésor des États-Unis, dans un communiqué du 8 octobre, a précisé son implication dans l'achat d'armes et de matériel militaire pour les Forces de soutien rapide (FSR), engagées depuis plus de 18 mois dans une guerre contre l'armée régulière. Washington accuse Algoney Hamdane Daglo de contribuer à la prolongation du conflit, malgré les efforts internationaux pour rétablir la paix au Soudan.

Nombreux sont les membres de la fratrie Daglo à s'activer dans le cadre des Forces de soutien rapide (FSR), mais aussi dans le vaste empire économique lié à la rébellion, composé de sociétés écrans spécialisées dans l'exportation de l'or et les travaux publics. Si Abderrahim Daglo, l'autre frère de Hemedti et vice-président des FSR, avait déjà subi des sanctions américaines il y a un an pour son rôle dans les massacres ethniques au Darfour, Algoney, petit frère et numéro trois des paramilitaires, est à son tour sanctionné pour avoir armé les FSR.

Cet ingénieur en informatique a d'abord travaillé comme secrétaire personnel de Hemedti, le chef des FSR. Il contrôle aujourd'hui la société écran Tradive General Trading LLC, basée aux Émirats arabes unis. C'est cette société qui a acheté les véhicules militaires actuellement utilisés par les FSR.

Sanctions américaines

Le Trésor américain estime que ses activités contribuent au siège d'El-Facher, la capitale de l'État du Darfour nord. Les sanctions prévoient le gel de l'ensemble de ses avoirs aux États-Unis, ainsi que l'interdiction pour toute entreprise ou citoyen américain de commercer avec lui, sous peine de poursuites. Elles interdisent également aux institutions financières de participer à des transactions l'impliquant, ou impliquant des sociétés lui appartenant. Enfin, il a interdiction d'entrer aux États-Unis.

Pour Bradley Smith, sous-secrétaire américain au Trésor en charge du terrorisme et du renseignement financier, « Algoney Hamdane Daglo continue de se procurer des armes pour poursuivre les attaques et autres atrocités contre ses concitoyens », alors que la communauté internationale multiplie les efforts pour la paix au Soudan.

Quant à Mathieu Miller, porte-parole du département d'État américain, il estime que les activités de ce frère Daglo alimentent la guerre au Soudan et les exactions brutales des FSR contre les civils.

Ces sanctions visent à exercer une pression sur la famille Daglo, même si des critiques du Parti républicain américain jugent qu'elles auront peu d'effet, car la famille n'a pas de comptes bancaires aux États-Unis, mais plutôt aux Émirats arabes unis.

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