Au Gabon, l'ancien parti au pouvoir, le Parti démocratique gabonais (PDG), a fait sa rentrée politique au palais des Sports de Libreville, samedi 12 octobre. Si militants et sympathisants y étaient moins nombreux qu'à l'époque où la formation était aux commandes du pays, le bureau politique du PDG a toutefois profité de l'occasion pour faire passer quelques messages.
Comme au bon vieux temps des Bongo père et fils, la rentrée politique du Parti démocratique gabonais (PDG), qui s'est déroulée samedi 12 octobre au palais des Sports de Libreville, a démarré par l'hymne de la formation repris en choeur par les cadres et les militants venus assister à l'événement.
Mais dans le gymnase à moitié plein, aucune photo de l'ancien président Ali Bongo Ondimba, renversé par un coup d'Etat le 30 août 2023, n'est visible. Comme beaucoup de grandes figures du parti, lui-même est d'ailleurs absent - il faut dire qu'il a récemment annoncé son retrait de la vie publique. Celles de son père Omar, qui a fondé le PDG il y a 56 ans, sont en revanche omniprésentes.
Plusieurs ministres en fonction ainsi que l'actuel président de l'Assemblée nationale sont, eux, installés sur le podium. Tous sont venus annoncer leur soutien aux militaires au pouvoir à travers le vote d'une motion et lancer un appel aux militants à voter « oui » lors du référendum constitutionnel prévu avant la fin de cette année.
« Nous sommes comme un phénix qui renait de ses cendres »
Alors que certains pourraient y voir une contradiction après le putsch qui a chassé le PDG du pouvoir l'an dernier, son premier vice-président intérimaire, Paul Biyoghe Mba, s'en défend : « Non, d'abord parce que [les militaires] n'ont pas fait d'effusion de sang, ensuite parce que le président Oligui Nguema nous laisse tranquille : il n'y a pas de tracasseries, il n'y a pas de manoeuvres pour nous décourager. C'est pourquoi nous pensons que nous pouvons soutenir le régime en place », explique-t-il, avant d'indiquer clairement que son parti doit rester dans les cercles de prise de décisions et que pour y peser lourd, il doit donc remporter les prochaines élections législatives et sénatoriales.
A l'issue de la journée, les militants qui vivaient jusque là dans la peur se sentent, eux, revigorés. « Nous sommes très contents ! lance ainsi l'un d'entre eux. Maintenant, nous allons démontrer à la population qu'il faut voter "oui" en rang serré lors du référendum constitutionnel ! ». « Nous sommes comme un phénix qui renait de ses cendres : nous irons jusqu'au bout ! », s'enthousiasme un autre pendant ce temps-là.