Ce 14 octobre 2024, le Premier ministre de transition du Gabon, Raymond Ndong Sima, a présidé un colloque sur la fonction publique durant lequel les autorités issues du coup d'État du 30 août 2023 se sont montrées critiques vis-à-vis de l'action des fonctionnaires, affirmant avoir consenti des efforts conséquents pour eux depuis un an. Des efforts jugés insuffisants par les fonctionnaires. Explications.
Au Gabon, les résultats sont mitigés dans la fonction publique depuis l'arrivée des militaires au pouvoir il y a un an. Constat dressé ce 14 octobre 2024 par le Premier ministre lors d'un colloque sur le sujet. Colloque qui a mis face à face plusieurs membres du gouvernement avec des directeurs et secrétaires généraux de l'administration publique.
Le gouvernement estime de son côté avoir débloqué beaucoup d'avantages en faveur des fonctionnaires. Mauvais accueil des usagers, nonchalance dans le traitement des dossiers : bref, les fonctionnaires sont à blâmer, selon les autorités.
« La fonction publique est au seuil de la saturation »
Le Premier ministre de la transition, Raymond Ndong Sima, est allé droit au but face aux cadres de la haute-administration : il a jugé leur travail insatisfaisant, même s'il a ensuite indiqué que tout n'était pas mauvais.
Depuis un an, les militaires ont recruté environ 5 000 nouveaux fonctionnaires, des arriérés de pensions de retraite ont été payés, des milliers de fonctionnaires ont aussi été régularisés, même si ces avantages ont fait exploser la masse salariale.
« En septembre 2023, la fonction publique gabonaise comptait 104 000 agents. En septembre 2024, il y a 109 000 agents, détaille Charles Mba, ministre des Comptes publics. Par rapport à cette année-ci, déjà, la masse salariale va augmenter d'un peu plus de 50 milliards [76 millions d'euros, NDLR]. La fonction publique est au seuil de la saturation ».
En sortant de ce rendez-vous, les salariés n'ont pas hésité à faire part de leur mécontentement. « Tous les travailleurs sont insatisfaits parce qu'il n'y a rien de concret, réplique un des agents. La fonction publique n'a pas donné des éléments satisfaisants ». Un autre ajoute : « Nous pensons que le gouvernement devait nous donner une programmation de paiement de la paie et de mise en solde des régulations administratives. Pour le moment, nous sommes déçus. »
Malgré ces imperfections, la fonction publique reste le premier employeur au Gabon, devant le secteur privé qui ne recrute pas assez.