Ile Maurice: La «Cybercrime Unit» a la lourde tâche de traquer «Missie Moustass»

Après les bandes sonores concernant des politiciens, citoyens et membres du judiciaire qui ont été fuités sur les réseaux sociaux par Missie Moustass, cette fois-ci, c'est le commissaire de police (CP), Anil Kumar Dip, qui est pris pour cible. Des bandes sonores sur TikTok le mettent en mauvaise posture après que la page Facebook de Missie Moustass a été supprimée. Des conversations avec la voix du CP ont été dévoilés où il tente d'intervenir pour protéger son fils.

Dans un enregistrement intitulé «complot pou pardonne so garson», les extraits insinuent qu'Anil Kumar Dip aurait tenté d'interférer pour éviter la condamnation de son fils, Chandra Prakash Dip. Un ministre sortant lui aurait alors conseillé de solliciter la présidence de la République en faveur de son fils, par le biais de la Commission de pourvoi en grâce. Un autre enregistrement fait état d'un «complot pou pa aret so garson».

Sur cette bande, Anil Kumar Dip aurait exprimé ses préoccupations concernant un éventuel mandat d'arrêt. Il aurait indiqué que le jugement avait déjà été envoyé au Registry, tout en exprimant ses craintes que le mandat ne soit rapidement émis. L'interlocuteur le rassure : «Relax boss, pa kas latet.» Rappelons que Chandra Prakash Dip avait été reconnu coupable d'un détournement de fonds s'élevant à Rs 3 millions et condamné à 12 mois de prison. Toutefois, la Commission de pourvoi en grâce avait commué cette peine en une amende de Rs 100 000, le 20 décembre 2023, une décision qui a suscité la controverse.

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Il y a aussi des bandes sonores qui sont censées être une conversation du CP avec un membre d'une organisation socioculturelle, qui demande de ne pas accorder de caution aux présumés voleurs d'une communauté ou encore le CP qui aurait lui-même eu des propos inappropriés en utilisant la Vierge Marie. Il y a aussi une bande sonore du CP et différents protagonistes de Lakwizinn pour coincer Adrien Duval après son accident. Une autre bande sonore du CP et de l'assistant surintendant de police (ASP) Ashok Matar, qui a aussi été diffusée.

Le CP y reproche à l'ASP d'être bloqué dans les embouteillages et que les «riders» qui aperçoivent sa voiture ne font aucun geste pour lui donner la priorité. Contacté, l'ASP, Ashok Matar dit ne pas être au courant de la bande de Missie Moustass. Une autre bande audio concerne le CP et un interlocuteur pour «instal Kokil». Rappelons que le CP avait ordonné à l'ASP Kokil de prendre une retraite anticipée dans l'intérêt public. Cette affaire avait pour toile de fond une clé USB, en possession de l'ASP Kokil, concernant des vidéos de tortures perpétrées par des éléments de la Central Investigation Division de Terre-Rouge.

Missie Moustass* est revenu à la charge hier, lundi, avec un teaser, demandant si le CP avait fait un cover-up dans un meurtre, et qui sera diffusé aujourd'hui, mardi, vers 18 heures. Pendant ce temps, la Cybercrime Unit du Central Crime Investigation Department a démarré une enquête pour tenter de traquer Missie Moustass à la suite de la diffusion de ces bandes sonores. Si certains des protagonistes, dont le directeur de l'information de Radio Plus, Nawaz Noorbux, le journaliste Al Khizr Ramdin et Shakeel Mohamed, ont confirmé leur conversation, la police, elle, essaie d'authentifier les voix sur les enregistrements.

Est-ce que la Cybercrime Unit a déjà appelé le CP pour authentifier sa voix et ses conversations ? Aucune indication pour l'heure. Le CP qui rencontre le Premier ministre au quotidien, ne doit-il pas step down, le temps d'une enquête impartiale et indépendante comme cela se fait dans les pays civilisés ? Nous ne sommes pas parvenus à avoir le patron des Casernes centrales. Son entourage affirme que pour l'instant, il est serein. Serait-ce le cas après la diffusion d'une nouvelle bande le concernant ce aujourd'hui ? De son côté, la cellule de communication de la police dit ne pas être au courant des éléments sur l'enquête initiée dans l'affaire Missie Moustass.

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