Au cours de l'émission Face-à-face sur Top Congo, enregistrée ce 28 octobre 2024 depuis Washington DC aux Etats-Unis d'Amérique où il se trouve en mission officielle, Teddy Lwamba, Ministre des Ressources Hydrauliques et de l'électricité, a révélé ses actions à la tête de ce ministère ainsi que les projets envisagés dans l'avenir pour mener à bien sa politique dans le secteur de l'électricité qui est une branche de sa mission.
Après plus de cent jours passés aux commandes de ce grand ministère qui intervient activement dans la vie quotidienne du congolais, Teddy Lwamba se dit satisfait des efforts déjà engagés jusqu'ici et des réformes qu'il entend continuer à apporter en vue d'une amélioration considérable de la desserte en électricité sur le territoire national.
Le projet Grand Inga, se trouvant sur la table du ministre, représente le plus grand investissement pour la République car, capable de résorber les difficultés effrénées en desserte électrique et de générer plus des recettes dans le trésor public.
Selon le ministre, la Banque Mondiale se serait fixée pour objectif d'offrir l'électricité à 300 millions d'abonnés en Afrique dont la RDC pourrait en bénéficier pour 80 millions. A cet effet, le Grand Inga se présente comme une solution à cette démarche à cause notamment, de l'objectif de la décarbonisation de la source d'énergie. Il est également une solution idoine parce qu'autour de la RDC il y a 100 millions d'habitants qui y vivent. Il y a donc une intégration régionale qui veut que les populations environnant la RDC bénéficient aussi d'électricité. Voilà pourquoi, déclare-t-il, le Grand Inga se positionne comme une vraie solution d'une énergie verte dans la sous région.
Le Ministre Teddy Lwamba a présenté, aux partenaires potentiels, les cinq piliers qui permettront une réalisation efficace et efficiente du projet. Il s'agit notamment: l'identification du potentiel et l'analyse des infrastructures qui devront être mises en place pour développer les infrastructures de transport et de distribution; les conditions d'intégration régionale dans l'analyste des nouvelles routes d'interconnexion. Car, une autre ligne partira de l'Ouest vers le Nord-Est en passant par Bunia ; l'identification de la décarbonisation que le ministère apportera. Combien de congolais auront la solution d'une cuisson propre par l'électricité ; l'intégration du secteur privé et l'étude du rôle de la SNEL dans le Grand Inga de demain.
A quand l'opérationnalisation du projet?
"D'ici Janvier 2025, une ratification par le Chef de l'Etat sur les clauses du M300 dans lequel sera intégré le projet Grand Inga sera procédée par les parties prenantes, puis interviendra l'élaboration d'un calendrier définitif pour indiquer les prévisions des activités à suivre", a déclaré le ministre.
A l'horizon 2030, la RDC compte tripler l'interconnexion disponible en vue d'atteindre l'objectif assigné de manière échelonnée par rapport au nombre de nouveaux abonnés qui seront connectés à l'énergie verte à travers ce grand projet.
Une faible distribution de l'électricité en RDC
"Le problème de la faible distribution de l'électricité en RDC est lié à une production en quantité limitée face à une demande accrue de la desserte. Alors que le secteur de l'électricité est porteur de l'économie nationale parce que 300 MW injectés dans le secteur industriel sont capables de générer 8 milliards USD sur le PIB. Et si la quantité à desservir est multipliée par trois, cela aurait de l'incidence considérable sur le Trésor public. Ça va encore plus pousser le secteur privé à pouvoir investir. La revitalisation de la croissance économique à travers le secteur de l'électricité étant la mission qui nous est confiée", indique le ministre.
Il rassure que d'ici 2025 il y aura des avancées considérables dans la desserte en électricité aux abonnés de la SNEL à travers le Pays. Parce que les solutions dont ils font allusion à ce stade concernent également l'arrière-pays.
Evoquant le lancement de la centrale de Kakobola, le ministre déclare : « J'ai pris l'initiative de lancer Kakobola en vue de le tester. Mais, il se fait que nous avons un souci de raccordement qui peut bien sûr être résolu parce qu'il a été démontré de partout que l'électricité devance le développement. C'est, en effet, un outil d'incitation au développement. Pour 7000 abonnés au niveau de Kikwit et Idiofa nous avons pu lancer la centrale mais nous ne sommes qu'autour de 400 KW de besoin jusqu'ici.
Nous croyons que la situation va très vite s'améliorer parce que nous allons sensibiliser la population de cette partie du territoire à se procurer de plus de matériels de consommation électrique. A cela s'ajoutera un appel aux industries légères de panification, de la petite transformation. Une sensibilisation sera faite pour les pousser à investir dans cette zone qui a aujourd'hui de l'électricité dans le but de développer la sous région.
Pour ce qui concerne la centrale de Katende, le ministre de tutelle rassure que sa relance est prévue pour bientôt étant donné que les travaux sont, jusqu'à ce jour, exécutés à 45%.
Pour ce faire, 16MW seront lancés dans une première phase par la construction d'une ligne de 67 Km de Katende jusqu'à Kananga pour servir 18 000 abonnés. Cela se fera en 18 mois dans le but d'une intégration rapide. Après ce délai interviendra la deuxième phase au cours de laquelle 32 MW seront injectés dans un groupe de 16 MW.
«Pour une ligne de 170 Km, nous partirons de Katende-Bukonda-Tshimbulu-Mbuji-Mayi. 24 000 abonnés seront repris sur le prochain 18 mois», mentionne-t-il.
« L'objectif à ce niveau est de partir de Mbuji-Mayi vers Katende avec de nouvelles lignes. Et cela va nous permettre d'anticiper la question de la demande qui ira jusqu'à 64 MW en bout de course. Pour ce faire, il faut qu'il y ait nécessairement des consommateurs. Nous ambitionnons également interconnecter Mbuji-Mayi et Kolwezi pour que nous ayons la sécurité énergétique dans le deux sens», a-t-il indiqué.
Pour ce qui est de la ville de Kananga, la culture de la consommation en électricité est un outil nécessaire pour atteindre les 18 000 abonnés voulus. La réalisation de ce projet à Kananga va de sa validation en Conseil des ministres. Le ministre promet que si le scope est validé par le Conseil, les travaux pourront déjà démarrer à Kananga et Katende en 18 mois. Une solution à long terme qui risque de maintenir la population dans une obscurité infernale. C'est pourquoi, Teddy Luamba prévoit une solution bien plus rapide mais concrète en vue d'apporter des solutions idoines à la population de ce coin du pays.
Solution à court terme!
"A court terme une solution photovoltaïque est envisagée sur Mbuji-Mayi, Kananga et Kabinda. Une solution à gré financée par la Banque mondiale avec 52 MW photovoltaïque dans la zone Kasaï dont Mbuji-Mayi sera bénéficiaire avec 25 MW. Ceci est un projet déjà lancé depuis le mois de Juin dernier avec une effectivité de travail prévue au premier trimestre 2025. La construction photovoltaïque ne durera que 12 mois", indique le ministre.
Une solution décentralisée à court terme sur 12 mois selon lui. Mais à côté de cela, il table sur la politique hydroélectrique puisqu'elle est une solution de consistance sur la durée.
La politique énergétique du pays se focalise aussi sur une participation du secteur privé encouragée par son ministère.
Face aux multiples problèmes que rencontrent la SNEL, notamment la faible capacité financière avec un endettement de 2 à 3 milliards USD exigibles qui empêchent un nouvel endettement, le taux de recouvrement des factures en basse tension de 30 à 35%, la perte technique commerciale de 70%, le ministre s'engage sur la voie des réformes en terme de loi pour avoir une loi beaucoup plus adaptée et porteuse de solutions idoines qui soit en phase avec le temps.
Le Ministre mise sur une augmentation de 22% en électricité tout au long de son mandat.