Dakar — Le ministre de l'Intérieur et de la Sécurité publique, Jean Baptiste Tine, a appelé, jeudi, à une coopération sécuritaire régionale pour endiguer l'insécurité et les menaces transfrontalières, qui dépassent les capacités de contrôle des États pris individuellement.
"L'absence de perspective sécuritaire élargie limite l'efficacité des réponses aux menaces contemporaines telles que la criminalité transnationale, le terrorisme et la cybercriminalité qui dépassent souvent les capacités de contrôle des États pris individuellement", a-t-il déclaré.
Selon lui, il est fondamental d'élargir le cadre de coopération inter-états, de concentration et de construction, ainsi que la mise en oeuvre des mesures nécessaires pour endiguer l'insécurité.
Jean Baptiste Tine s'exprimait ainsi lors de la cérémonie de remise de diplômes de Master 2 en Gouvernance sécuritaire, Criminologie et Géopolitique à plus d'une vingtaine d'agents de la police nationale, dont trois civils.
"Seules des stratégies régionales cohérentes pourront répondre à l'ampleur et à la complexité des défis actuels", a-t-il soutenu.
Le ministre a aussi mis en avant le concept de "régionalisme sécuritaire" comme une "solution incontournable", alors que les réponses individuelles demeurent "insuffisantes et parfois désorganisées" pour s'attaquer aux "insécurités multidimensionnelles".
"Cette idée de mutualisation des efforts sécuritaires, largement soutenue par la communauté internationale, favoriserait une réactivité accrue et permettrait de faire face à des menaces qui transcendent les frontières étatiques", a-t-il indiqué.
Évoquant la responsabilité de chaque État de garantir la sécurité de ses citoyens, Jean Baptiste Tine a estimé que les solutions classiques axées sur la force militaire sont désormais "inadaptées".
Il a ainsi plaidé pour une "approche pédagogique enrichie, plus ouverte et multidimensionnelle" pour remplacer les modèles "contraignants et peu concertés".
Selon lui, "seule une approche collaborative et humaniste impliquant les citoyens et intégrant des valeurs éducatives de paix et de respect, pourra durablement garantir la sécurité et prévenir les menaces".
"L'adoption d'une stratégie de sécurité partagée est plus qu'une option, c'est un impératif pour préserver la stabilité de la région et assurer un avenir plus serein à chaque citoyen", a réitéré le ministre de l'Intérieur devant un auditoire composé de diplomates, de hauts responsables de la Police et d'autorités académiques.