Cote d'Ivoire: L'Africa Foto Fair, un «échange culturel» entre artistes du monde entier

La Côte d'Ivoire accueille en ce moment la troisième édition de l'Africa Foto Fair. Ce festival de photographie contemporaine africaine est organisé tous les ans à Abidjan, au musée des Cultures contemporaines Adama Toungara (MuCAT) dans le quartier populaire d'Abobo. Soixante-sept photographes ont été choisis pour cette édition.

Avant l'ouverture dimanche 3 novembre du festival au MuCAT, dans le quartier d'Abobo à Abidjan, un premier vernissage a été organisé jeudi 31 octobre au soir à l'Institut français du Plateau, pour présenter un premier échantillon des photographies exposées.

Il y a bien sûr des photographies de la victoire de la Côte d'Ivoire sur son sol, à la Coupe d'Afrique des Nations, en février dernier. Mais les autres séries présentent un panel varié de photographies conceptuelles, futuristes ou surréalistes. C'est le cas de celle de la photographe ivoirienne Mariette Kossua, qui aborde le thème de la santé mentale. Elle comprend quatre portraits de jeunes hommes en noir et blanc, au visage masqué par des objets ou des tissus rouges.

« Cette photo-là est nommée "les Fleurs du Bien". Le personnage a une sorte de tissu rouge sur la tête et des fleurs qui sortent de sa bouche. Le message derrière est de faire attention à ce qui sort de nous, aux messages qu'on transmet aux autres », précise-t-elle.

« Le monde entier est là, à travers des images »

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En plus de l'exposition, l'Africa Foto Fair offre aux artistes l'occasion de se retrouver pour échanger, à travers des conférences et des ateliers de formation. Le photographe tunisien Walid Ben Ghezala anime l'un de ces ateliers et salue une initiative nécessaire.

« On a un problème de mobilité en Afrique, de voir des travaux exposés ailleurs. Du coup, aujourd'hui, le monde entier est là, à travers des images. C'est une opportunité de se nourrir de ces expériences et de ces images. Par exemple, en Afrique du Nord, la photographie est basée essentiellement sur une approche documentaire. On photographie les réalités, les problématiques sociales, culturelles... En Côte d'Ivoire, la photographie est plutôt portée par l'imaginaire d'une jeunesse, l'imagination d'une nouvelle réalité », analyse-t-il.

Inspirer les créateurs et la jeunesse

Le festival dure tout le mois de novembre au musée des Cultures contemporaines d'Abobo, s'achevant le 30 novembre. Son ambition, pour l'organisatrice Aïda Muluneh, est avant tout de faire découvrir au jeune public la pluralité des pratiques photographiques sur le continent.

« Cette édition est très intéressante parce qu'il s'agit d'une collection particulièrement diversifiée, avec des photographies provenant de plus de 30 pays. C'est donc un moyen pour moi de montrer au public la photographie à l'échelle mondiale : quelles sont les histoires que l'on raconte, ce qui a retenu l'attention des artistes. C'est, tout simplement, un échange culturel », explique-t-elle, qui est elle-même photographe.

« L'objectif du festival n'est pas de présenter un seul type d'oeuvre ou une seule région, mais d'offrir tout le spectre de ce qui constitue la photographie. En organisant ce festival, mon but ultime est d'inspirer les nouveaux créateurs d'images, de leur montrer ce qu'est la photographie, dans le sens des histoires que l'on peut raconter », poursuit Aïda Muluneh.

« Beaucoup de ces photographes n'ont jamais exposé, et je trouve que c'est très excitant pour eux, et c'est aussi excitant pour le public de découvrir leurs oeuvres. Mon objectif premier est vraiment d'inspirer la jeunesse d'Abobo. Lors de la dernière édition, par exemple, nous avons reçu plus de 9 000 visiteurs en un mois, dont 5 000 jeunes. C'est cela que je recherche vraiment », conclut l'organisatrice.

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