À un peu plus d'une semaine de l'élection présidentielle au Somaliland, des violences armées ont eu lieu en fin de semaine dernière, dans le Sud-Est du pays. C'est la 4e fois que les habitants de cette république autoproclamée, éliront directement leur dirigeant, depuis sa séparation de la Somalie en 1991.
C'est vers Qorilugud, dans la région de Togdheer, que des affrontements entre deux clans, ont fait une douzaine de morts et plusieurs dizaines de blessés, vendredi, selon des sources sur place. Dans un communiqué, publié le lendemain, le gouvernement du Somaliland accuse la Somalie d'avoir orchestré ces violences, en soutenant des milices locales.
Depuis 2023, un clan de Las Anod, ville du Sud-Est, se bat pour rattacher trois régions du Somaliland à la Somalie. Les affrontements sont récurrents, mais l'ampleur de celui de vendredi, à quelques jours de l'élection présidentielle inquiète. « Il est clair [...] que les armes tombent entre les mains de clans pour compenser le vide laissé par le gouvernement », écrit un collectif d'intellectuels, dans un communiqué publié le 4 novembre 2024.
Des tensions à l'avantage du président Muse Bihi Abdi
« Il y a de sérieuses craintes que le gouvernement du président Muse Bihi Abdi, alimente lui-même le conflit », explique le chercheur indépendant Mohamed Abdirahman. Un report du scrutin serait à son avantage, Muse Bihi Abdi ayant déjà prolongé son mandat de deux ans, en raison de la crise. Pour l'heure, les armes se sont tues, à la demande des sages des deux clans qui ont tenu des discussions ce week-end.