Les acteurs communautaires sont des piliers de la lutte contre le VIH à Madagascar. En étant proches du terrain et en ayant une bonne compréhension de la réalité et des besoins des bénéficiaires, ils contribuent effectivement à l'atteinte de l'objectif fixé par l'ONUSIDA. Tel a été le message exprimé par les 4 OSC (Organisations de la société civile) oeuvrant dans la lutte contre le VIH à Madagascar: association AINGA/AIDES (Usagers de drogue injectable), Réseau AFSA (Professionnelles de Sexe), Réseau Mad'Aids (Personnes vivant avec le VIH) et ONG Réseau Madagascar Solidarité, LGBT (hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes) à l'issue du Colloque VIH Océan Indien le mois d'octobre dernier au CCI Ivato.
«Nous avons la capacité de changer les choses en intervenant directement sur le terrain auprès des populations ciblées pour leur apporter les messages de prévention et le dépistage. Nous soutenons et accompagnons les cas positifs détectés vers les soins afin qu'ils puissent s'occuper de leur santé, se protéger et protéger leurs proches. Nous contribuons aussi activement dans la lutte contre les différentes formes de discrimination et stigmatisation ainsi qu'à la protection de leurs droits humains qui sont capitaux dans la lutte », déclare ces OSC.
Dépistage
A Madagascar, le VIH reste un sujet de santé publique majeur, avec une prévalence qui nécessite une attention accrue. Elle est répartie comme suit : 14,8% chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, 8. 4% chez les usagers de drogues injectables, 5,6% chez les professionnels du sexe. Les OSC attirent l'attention sur des défis qui doivent être considérés en urgence. Il y a notamment la faible reconnaissance des acteurs communautaires au sein des services de santé communautaire, la non-disponibilité des intrants essentiels, l'accès au soin inéquitable pour les PVVIH dans les zones rurales et la faible couverture du dépistage communautaire. Les acteurs communautaires sont unanimes : « L'accès aux soins est un droit, pas un privilège. Soutenons les populations clés et ceux qui vivent avec le VIH. L'équité en matière de santé signifie que chaque personne, indépendamment de son statut, a accès aux soins nécessaires pour vivre en bonne santé », renchérissent les OSC.