Plus de la moitié des cas de violences sexuelles et basées sur le genre, enregistrés par la Solidarité féminine pour la paix et le développement intégral (SOFEPADI) dans la ville de Bunia ce dernier trimestre sont commis dans les sites des déplacés.
La promiscuité dans ces sites est l'un des facteurs qui favorise la prostitution, témoignent quelques déplacés trouvés dans le site de l'ISP/Bunia.
Depuis le mois de juillet dernier, la SOFEPADI affirme avoir pris en charge au moins deux cent vingt-deux cas de violences sexuelles et basées sur le genre. La majorité de ces cas sont venus des différents sites des déplacés de la ville de Bunia et sa périphérie, indique Noella Alifwa, coordonnatrice de la SOFEPADI.
« Les cas de VSBG ne cessent d'augmenter dans les sites des déplacés. Cela est dû surtout à la promiscuité, parce qu'ils ont des abris qui n'ont même pas des chambres. Les enfants et leurs parents dorment tous ensemble, et cela joue beaucoup sur la mentalité des jeunes », argumente-t-elle.
Un déplacé du site de l'ISP, père de famille, attribue cette situation à la promiscuité dans les abris de fortune. D'après lui, cela impacte négativement l'éducation de leurs enfants, mais ils n'ont pas de choix :
« Nous sommes en moyenne sept à huit personnes dans un abris. Sans séparation des chambres, nous sommes obligés de passer nuit tous ensemble. Ça nous gêne tellement, mais on n'y peut rien. On a souvent honte, car nous avons des grands enfants, et cela impacte négativement leur éducation ».
De nombreuses filles mères et des cas de prostitution pour la survie sont enregistrés dans les différents sites de déplacés, notamment à Bunia.