- Les manifestations meurtrières qui ont eu lieu au Mozambique à la suite d'élections contestées intensifient le risque de voir le gouvernement se débattre avec le service de la dette dans un contexte de violence persistante et d'endettement élevé.
- S&P Global Ratings abaisse la note de la dette en monnaie locale du Mozambique à CCC en raison des pressions budgétaires et de l'escalade du fardeau de la dette le 18 octobre.
- Pertes économiques de 390 millions de dollars et impact significatif sur le PIB des violences au Mozambique affectant la progression du projet GNL de TotalEnergies, d'une valeur de 20 milliards de dollars.
Les manifestations meurtrières qui ont eu lieu au Mozambique à la suite d'élections contestées amplifient les risques que le gouvernement ait du mal à assurer le service de sa dette intérieure. L'économie du Mozambique est confrontée à des tensions importantes dues à la violence actuelle, notamment aux attaques contre les infrastructures et les routes commerciales, ainsi qu'à l'explosion de la charge de la dette.
S&P Global Ratings a abaissé la note de la dette en monnaie locale du Mozambique à CCC le 18 octobre, citant les pressions fiscales et le poids élevé de la dette. L'analyste Leon Bezuidenhout a noté qu'en l'absence d'ajustements budgétaires importants ou de recettes exceptionnelles, le gouvernement pourrait devoir envisager une restructuration de la dette ou un report des paiements nationaux.
Le dépassement des salaires de la fonction publique et les coûts de sécurité dans la province de Cabo Delgado ajoutent aux pressions fiscales, alors que la violence retarde les bénéfices des projets de gaz naturel prévus. Les pertes économiques dues aux troubles sont estimées à 390 millions de dollars, soit 2,2 % du PIB, et la situation a un impact sur l'avancement du projet de GNL de TotalEnergies, d'une valeur de 20 milliards de dollars.
La stabilité économique du Mozambique est de plus en plus fragile, les troubles politiques aggravant les problèmes budgétaires. Incapable d'accéder aux marchés internationaux de la dette depuis 2016, le gouvernement s'est appuyé sur les obligations nationales pour couvrir les déficits budgétaires, doublant la dette en monnaie locale depuis 2020.
Le récent exercice de gestion du passif, qui consiste à proposer des obligations à plus long terme, met en évidence les préoccupations en matière de liquidité qui se transforment en risques de solvabilité à l'approche d'échéances importantes.
Malgré un taux de change stable, la surévaluation de la monnaie de 40 % suggère des risques potentiels de dévaluation. Le Fonds monétaire international a souligné que le Mozambique bénéficiait d'un "arrangement stabilisé de facto", avec un arriéré de 440 millions de dollars dans la demande de devises étrangères en octobre.