Mali: Les virulentes critiques du Premier ministre contre la junte provoquent de nombreuses réactions

Choguel Maïga, premier ministre malien

Les propos très critiques du Premier ministre Choguel Maïga contre les militaires au pouvoir à Bamako, samedi 16 novembre, suscitent de très nombreux commentaires au Mali. Alors que certains partisans de la junte réclament son départ, une autre frange de la classe politique l'applaudit.

Les virulentes critiques du Premier ministre malien Choguel Maïga contre la junte au pouvoir à Bamako, samedi 16 novembre, provoquent depuis de très nombreux commentaires et réactions dans la classe politique malienne. Pour Fousseyni Faye, membre d'un groupe d'opposants malien en exil qui a symboliquement formé un gouvernement parallèle à celui actuellement en place dans le pays, le chef du gouvernement est même carrément devenu un opposant au régime d'Assimi Goïta : « Quand il dit que les élections et la transition ont été reportées sans aucun débat au sein du gouvernement, il porte un autre costume, en l'occurence celui d'un opposant ou d'un chef de file de l'opposition. il a en tout cas mis en lumière les dysfonctionnements entre les militaires et lui-même », précise celui-ci.

Président du Parti social-démocrate africain (PSDA) qui est membre de la Coordination des organisations de l'Appel du 20 février 2023 pour sauver le Mali, Ismaël Sacko juge quant à lui ce discours courageux mais aussi révélateur de l'isolement actuel de l'intéressé.

Choguel Maïga est un homme blessé qui se sent esseulé et qui n'a plus de pouvoir.

Au Mali, la très officielle radio-télévision du Mali (ORTM) a, de son côté, largement ouvert ses antennes aux partisans de la junte pour commenter ces propos. L'Alliance pour la refondation au Mali (l'Aréma) y a, par exemple, condamné le discours du Premier ministre et demandé au chef de la junte de tirer les conclusions qui s'imposent après une telle sortie, à savoir révoquer le chef du gouvernement.

Un autre mouvement pro-junte exige quant à lui la démission de Choguel Maïga dans un délai de 72 heures, estimant que celui-ci s'est rendu coupable de « haute trahison ». À ce stade, les partisans du Premier ministre se font eux plutôt discrets.

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