Il ne fait pas partie des 55 pays africains officiellement reconnus par la communauté internationale. Mais depuis 1991, il fonctionne comme un Etat indépendant avec des institutions en place.
Toujours revendiqué par la République fédérale de la Somalie, le Somaliland, puisque c'est de lui qu'il s'agit, est situé dans la Corne de l'Afrique, et compte un peu plus de six millions d'âmes. Pour la quatrième fois depuis l'indépendance autoproclamée du pays, les Somalilandais étaient appelés à choisir leur dirigeant dans les urnes et ce, en dépit du contexte régional très tendu.
Et en la matière, le pays peut se vanter de n'avoir qu'un « bilan unique », c'est-à-dire que les élections s'y suivent et s'y déroulent dans la transparence. Elles ont toujours été libres, équitables et pacifiques ; tant elles n'ont jamais fait l'objet de contestations. A preuve, la présidentielle du 13 novembre dernier, vient d'être remportée par l'opposition avec près de 63% des suffrages exprimés.
Dans un continent où les élections donnent généralement lieu à des violences meurtrières, on ne peut que saluer et féliciter les Somalilandais pour le bel exemple qu'ils renvoient au reste du monde. C'est tout à leur honneur.
Le Somaliland gagnerait à se lancer dans une vaste offensive diplomatique en vue de mobiliser l'opinion internationale en sa faveur
Toutefois, l'on se demande s'il n'en faudra pas plus pour le Somaliland, pour espérer séduire la communauté internationale en vue d'une reconnaissance officielle et ce, au regard de l'activisme dont fait montre la Somalie. A preuve, depuis plus de trois décennies, les lignes ne bougent que très peu. Si fait que le pays n'a reçu que la reconnaissance de 35 pays sur près de 200 que compte la planète.
C'est dire si en plus de la relative stabilité dont il peut se gargariser, le Somaliland gagnerait à se lancer dans une vaste offensive diplomatique en vue de mobiliser l'opinion internationale en sa faveur. Certes, il compte déjà des soutiens de taille, en l'occurrence la Chine, la France, Israël, l'Ethiopie, la Russie et l'Egypte. Mais la bataille est encore très loin d'être gagnée.
C'est dire si le nouveau président devra davantage se secouer pour autant qu'il veuille se donner les chances de réussir là où les autres ont échoué, c'est-à-dire faire reconnaître le Somaliland par tous ceux qui lui tournent encore le dos. N'est-ce pas à ce prix que le Soudan du Sud, par exemple, après plusieurs années de luttes, a fini par accéder à la souveraineté nationale et internationale ?