Un peu plus d'une semaine après la victoire écrasante de l'Alliance du changement, la constitution du cabinet se fait attendre. D'après nos renseignements, le Premier ministre pourrait garder le portefeuille des Finances sous sa responsabilité et les autres ministres sont pratiquement désignés. Des conseillers de Navin Ramgoolam l'ont incité à prendre ce ministère en raison des «dégâts» causés à l'économie par l'ancien régime et des sanctions à prendre envers les responsables. Un simple ministre, ont-ils insisté, ne pourra pas prendre les lourdes sanctions appropriées.
À hier, en fin d'après-midi, il n'y avait aucun communiqué concernant la prestation de serment des nouveaux ministres à Réduit et aucun élu n'avait encore eu de dispatch annonçant la bonne nouvelle. Plusieurs d'entre eux ont même attendu jusque tard dans la nuit de mardi. Toutefois, une source précise que la liste des ministres devait être complétée durant la nuit d'hier, mercredi.
La prestation de serment doit finalement avoir lieu demain, vendredi. «Il est beaucoup plus facile de former un cabinet avec 35 à 40 élus qu'avec 60 députés. Il y a divers aspects à voir», déclare un proche de Navin Ramgoolam. À vrai dire, devant la complexité sociologique du pays, dit-on, le nouveau Premier ministre se retrouve avec différents élus ayant le même profil et «tous qualifiés» pour être ministre. Navin Ramgoolam, avec Paul Bérenger, fait le maximum pour ne pas froisser les différents élus, ajoute-t-on.
Déjà, il nous revient qu'un élu du Parti travailliste (PTr), sorti en tête de liste, n'a pas caché sa déception à son entourage sachant que sa chance d'être au cabinet de Navin Ramgoolam était minime. Il y a également un député du Mouvement militant mauricien (MMM) qui tente sa chance. Une autre raison du retard, explique-t-on, est l'existence «de dossiers brûlants et de squelettes dans le placard» dans divers ministères, qui nécessitent un gros travail.
Navin Ramgoolam veut «the right person at the right place», apprend-on. L'élue de Rezistans ek Alternativ, Babita Thannoo, dit-on, est ministrable. Toutefois, hier, Ashok Subron a réclamé un jour de plus pour discuter au sein de son parti. Il devrait également y avoir un ministre du côté des Nouveaux Démocrates et huit pour le MMM. Des élus du PTr se partageront 14 ministères. Le numéro 4 de ce gouvernement sera un élu du MMM et ce sera une «surprise».
L'élue de Rezistans ek Alternativ, Babita Thannoo, dit-on, est ministrable.
Par ailleurs, avec le nombre d'élus présents, Navin Ramgoolam ne nommera pas plus de dix Junior Ministers, au lieu de secrétaires parlementaires privés (PPS - l'idée derrière la suppression des PPS est de donner davantage d'autonomie aux collectivités locales), comme il l'avait fait en 1996, quelques mois après avoir remporté les élections haut la main. Navin Ramgoolam avait la majorité pour amender la Constitution pour la création de ce poste sous l'article 66 stipulant : «Subject to this section, the President, acting in accordance with the advice of the Prime Minister, may appoint Junior Ministers from among the members of the Assembly to assist Ministers in the performance of their duties.» La composition de cette liste, semble-t-il, retarde également la prestation de serment des ministres. Toujours, selon la Constitution, ces Juniors Ministers devront également prêter serment devant le président de la République. Navin Ramgoolam s'était inspiré des modèles britanniques pour créer ce poste en 1996.