Elle avait été présentée comme la solution pour sortir le Mali de la mauvaise passe dans laquelle il se trouvait depuis la chute de Ibrahim Boubacar Keita (IBK), c’est devenu maintenant le problème.
Il est vrai que le terme de la transition a maintes fois été différé, pour diverses raisons, pendant que le régime du président Assimi Goita, nouvellement auto promu général de corps d’armée, continuait patiemment de mettre en place son dispositif, qui, il faut le dire, avait surpris par sa longévité. Sa composition civilo militaire avait été considérée par bon nombre d’observateurs comme un attelage hybride, qui ne tiendrait pas longtemps compte tenu de la personnalité très forte du 1er Ministre Choguel Maiga. Il a cependant tenu plus de 2 ans.
Il s’y ajoute la forte répression dont les médias étaient l’objet depuis un certain temps, de même que les partis politiques, y compris les partisans du 1er ministre, dont le silence sur ces faits avait fini par intriguer. Cependant, le régime malien avait laissé croire à une ouverture en levant l’interdiction des activités des partis et des mouvements politiques en Avril 2024, même s’il faut préciser, que beaucoup de leaders politiques croupissent dans les geôles maliennes.
L’un dans l’autre, le climat politique et sécuritaire ne pouvait pas se conjuguer à un futur incertain, dès lors que les conclusions du dialogue inter-malien de mai 2024 avaient acté le différé de la transition de 2 à 5 ans, en permettant au Général Goïta de prendre part à la présidentielle qui sera organisée à cet effet.
Où donc se trouve le problème, qui a amené le limogeage du 1er Ministre et par voie de conséquences la dissolution du gouvernement, qui augure sans doute un retour à la case départ ? Les raisons évoquées semblent assez légères. Il semble que le malaise est profond au sein du gouvernement, et cela ne date pas de maintenant. On se rappelle dans l’une des dernières sorties de Choguel Maiga, concernant l’arrestation de ses camarades du M5-RFP qui avait signé le Mémorandum de l’ANIII de la rectification de la transition et qui avait valu à un membre de son cabinet une arrestation, pour, selon des sources proches du prévenu, « atteinte au crédit de l’État, outrage à magistrat, et diffusion de propos mensongers ».
Il s’y ajoute que le premier ministre Choguel Maiga lui-même, ne cachait pas sa non implication dans les dossiers importants et surtout concernant la confédération de l’Alliance des États du Sahel (AES) en tant que 1er ministre, ce qui est une bizarrerie.
Au fond, la récente sortie de M. Maiga est sans doute une façon de répéter ce qu’il avait déjà dit, mais dans un contexte où les militaires « s’arrogent » des grades de Généraux , ne donnent aucune échéance à ce jour pour le terme de la transition.
Choguel Maiga confirme ainsi à ceux qui en doutaient, que ses ambitions politiques étaient intactes, et l’acte qu’il venait de poser sonne comme une sorte de libération pour se consacrer désormais à l’action politique en vue de la prochaine présidentielle.
En tirera-t-il tous les dividendes ? Wait and see