En RDC, un nouveau front se constitue contre le projet de révision de la Constitution. On y retrouve l'ancien président du pays Joseph Kabila et sa plateforme le Front commun pour le Congo (FCC), l'ancien Premier ministre et désormais opposant Augustin Matata Ponyo. Des figures de l'opposition comme Martin Fayulu et Moïse Katumbi sont aussi dans la même dynamique. Leurs représentants ont signé une déclaration commune ce 20 novembre 2024 à Kinshasa, au siège de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco). C'est à ce jour la coalition la plus large de l'opposition contre le projet de révision de la Constitution.
Prenant la parole en premier, Emmanuel Ramazani Shadary, ancien candidat à la présidentielle pour le compte du FCC de Joseph Kabila, s'est attaqué à l'argumentaire développé par le président de la RDC, Félix Tshisekedi, qui qualifie d'ignominie l'article 217 de la Constitution : « Il n'y a rien de plus faux que l'affirmation de Monsieur Félix Tshisekedi Tshilombo, déclarant à Lubumbashi, que l'article 217 serait responsable de l'occupation de nos terres par des étrangers. En réalité, là, il confond la notion de souveraineté avec la notion de cession de terre. Est-il besoin de rappeler que dans notre pays, selon l'article 214 alinéa 2 de la Constitution, aucun millimètre du territoire national ne peut être cédé à quiconque sans l'accord préalable du peuple congolais, consulté par référendum ? »
« Ce n'est pas Félix Tshisekedi qui va échapper à notre mobilisation »
Les opposants ont annoncé des manifestations à travers tout le pays et dans la diaspora, dans les jours à venir, pour « défendre la Constitution et barrer la route à Félix Tshisekedi ». C'est ce qu'explique l'ancien député Jean-Baptiste Kasekwa Muhindo, premier vice-président de l'ECiDé, le parti politique dirigé par l'opposant Martin Fayulu : « Monsieur Félix Tshisekedi veut opérer un coup d'État contre la Constitution sur base de laquelle il prétend nous gouverner. Nous allons nous mobiliser. Nous avons gagné des victoires contre la dictature de Mobutu [qui a dirigé le pays de 1965 à 1997, NDLR], contre tous les systèmes dictatoriaux qui ont suivi. Ce n'est pas Félix Tshisekedi qui va échapper à notre mobilisation. »
D'autres initiatives poursuivant le même objectif sont en préparation. Il y a par exemple l'ancien candidat à la présidentielle Delly Sesanga qui annonce une autre manifestation le 27 novembre à Kinshasa.
En République démocratique du Congo (RDC), les discussions autour d'une éventuelle modification ou changement de Constitution se poursuivent depuis plusieurs semaines. Le camp du chef de l'État Félix Tshisekedi s'est plusieurs fois exprimé en faveur d'un changement de Constitution, ce que rejette vivement l'opposition. Ces derniers jours, les débats tournent autour d'un article de la Constitution congolaise, l'article 217, accusé de « consacrer carrément la vente de notre souveraineté ». Pour l'opposition, il s'agit d'un prétexte.