Madrid — Le tribunal de Madrid a de nouveau débouté le régime du Makhzen de sa plainte déposée contre le journaliste espagnol Ignacio Cembrero qui a accusé les services secrets marocains de pirater de nombreux téléphones mobiles, dont le sien, en utilisant le logiciel espion de fabrication sioniste Pegasus.
Dans son arrêt, le tribunal madrilène a soutenu la position de Cembrero et repris les déclarations d'autres juges espagnols qui mettent en doute la faisabilité d'imposer une "condamnation au silence" aux informateurs dans des cas comme celui-ci. Cette décision réaffirme la protection du droit à l'information et de la liberté d'expression, éléments essentiels dans le travail journalistique.
La décision du tribunal de Madrid (Audiencia Provincial) constitue un nouveau revers pour le Makhzen qui tente de mettre fin aux accusations par des actions en justice.
Cembrero, 69 ans, connu pour ses recherches sur les relations entre l'Espagne et le Maroc, avait publiquement dénoncé que son téléphone portable avait été infecté par Pegasus, une affaire qui avait défrayé la chronique après avoir été révélée dans une enquête menée en juillet 2021 par un consortium de 17 médias internationaux selon laquelle quelque 50.000 personnalités à travers le monde avaient été espionnées par des gouvernements, parmi lesquels celui du Maroc, au moyen de ce logiciel espion.
Pegasus a été fabriquée par l'entreprise sioniste NSO Group. Il permet d'accéder aux messageries, aux données ou encore d'activer à distance la caméra et le micro d'un smartphone.