En Inde, un scandale de corruption à portée internationale. Les États-Unis accusent le magnat Adani d'avoir payé plus de 230 millions d'euros au gouvernement Indien pour obtenir un contrat dans le domaine énergétique et ainsi trompé des investisseurs américains. La charge est lourde pour ce groupe industriel incontournable et proche du pouvoir.
Voilà qui ne va pas améliorer la réputation mondiale du groupe Adani. Depuis deux ans, la firme d'analyse Hindenburg l'accuse de trafiquer ses cours avec des montages financiers opaques. C'est désormais le Département de justice des États-Unis qui mène la charge contre le géant industriel.
L'affaire est complexe, mais peut être résumée ainsi : Adani a secrètement reversé des sommes très importantes au gouvernement Indien pour s'arroger l'exclusivité d'un appel géant à fournir de l'énergie solaire. Or cette corruption a été réalisée avec l'argent d'investisseurs américains, qui n'étaient évidemment pas mis au parfum.
Après ces graves accusations de tromperie financière, le cours du groupe a plongé de plus de 20 % sur les marchés. L'entreprise a réagi en niant en bloc les éléments avancés par les États-Unis. Ceux-ci semblent cependant détaillés et les conséquences de l'affaire s'annoncent lourdes.
Rahul Gandhi, leader de l'opposition en Inde qui dénonce depuis longtemps la proximité d'Adani avec le Premier ministre Narendra Modi, a exigé son arrestation. Le gouvernement du Kenya a de son côté annulé un contrat de 700 millions d'euros avec le groupe.
Le Kenya annule des partenariats avec le groupe Adani Au Kenya, les autorités n'ont pas tardé à tirer les conséquences des poursuites pour corruption contre les dirigeants du conglomérat indien Adani, aux États-Unis. Gautam Adani et son neveu Sagar sont accusés d'avoir versé des pots-de-vin aux fonctionnaires indiens pour remporter un important marché d'énergie solaire. Dans son discours à la Nation, le président Willliam Ruto a annoncé jeudi 21 novembre qu'il ordonnait l'annulation du projet d'accord avec Adani pour la modernisation du principal aéroport du pays, l'aéroport Jomo Kenyatta. Un projet qui faisait l'objet de controverses depuis des mois.
L'annonce du président Ruto au Parlement kényan a suivi de quelques heures l'inculpation pour corruption du magnat indien Gautam Adani aux États-Unis : « J'ordonne maintenant que les agences concernées (...) annulent immédiatement la passation de marché en cours pour l'extension de l'aéroport Jomo Kenyatta de Nairobi... »
L'acclamation des parlementaires kényans est à la hauteur de la controverse sur ce contrat de 1,85 milliard de dollars, suspendu depuis un mois pour examen par la Haute cour. Il attribuait à Adani une concession de 30 ans sur l'aéroport et au-delà la propriété sur 18% de l'infrastructure, et menaçait, selon les salariés du secteur aérien kényan, l'emploi local.
Dans son élan, le président Ruto a également annulé le partenariat public-privé avec le groupe indien pour l'extension du réseau électrique à haute tension kényan, un autre méga-projet de 740 millions de dollars.