Depuis sa nomination au poste de secrétaire du cabinet, Suresh Seebaluck a mis en oeuvre l'article 113 de la Constitution pour obliger les nominés politiques du gouvernement MSM à quitter leurs fonctions. C'est ainsi que le directeur général de la Financial Crime Commission (FCC), Navin Beekarry, a décidé de démissionner le vendredi 15 novembre.
Ce dernier est actuellement dans le viseur d'une lettre anonyme envoyée à notre rédaction le 20 novembre. Cette lettre, intitulée : «Tou dimun pe denons zot chatwa. Anou kumans muvman kot FCC/ICAC inn fote akoz ban chatwa», accuse plusieurs proches de l'exdirecteur général, toujours en fonction à des postes clés à la FCC, d'avoir été favorisés. Parmi les accusations, la lettre évoque un appel d'offres frauduleux concernant la rénovation du bureau de Navin Beekarry : «Missié la so biro akoz ti fini swazir so meb a traver chatwa nimero 2», allègue le document. L'affaire de la rénovation du bureau de l'ancien directeur général fait l'objet d'une enquête ouverte au Central Criminal Investigation Department (CCID). Tout a débuté le 3 juin 2020, lorsqu'un comité des appels d'offres de l'ICAC a sollicité plusieurs entreprises pour soumettre des propositions concernant l'installation de cloisons en aluminium ou en bois. Trois entreprises ont répondu à l'appel : Furnicon Ltée, Panache & Co Ltd, et Micaplus Ltd.
Lors de la réunion suivante, l'offre de Furnicon, d'un montant de Rs 567 650, a été rejetée en raison de son coût élevé, tandis que l'offre de Panache & Co Ltd a été jugée non conforme. En revanche, Micaplus Ltd a proposé des cloisons en bois pour Rs 222 000. Le comité d'appels d'offres avait initialement recommandé l'offre de Micaplus Ltd pour des cloisons en aluminium, au prix de Rs 188 472. Toutefois, une Supervising Officer a décidé de privilégier l'offre de Micaplus Ltd pour des cloisons en bois à Rs 222 000. Contre toute attente, l'offre de Panache & Co Ltd, jugée non conforme, a été retenue et le contrat a été attribué pour un montant de Rs 162 035.
La question qui se pose désormais est de savoir si la future Serious Fraud Unit poursuivra l'enquête pour complot et falsification de documents. Il convient de rappeler que le CCID s'était initialement concentré sur l'affaire de la rénovation du bureau du directeur général de l'ICAC, aujourd'hui remplacée par la FCC, en raison des zones d'ombre sur le choix de l'entreprise en charge des travaux d'agrandissement. L'enquête porte notamment sur un possible complot visant à falsifier des documents afin d'incriminer un cadre, suspecté d'être responsable de fuites d'informations confidentielles. Depuis le départ du DCP Heman Jangi, l'équipe dirigée par l'ACP Kistnasamy Armoogum a réexaminé certains dossiers en 2022, y compris cette affaire, initialement liée à une fuite d'informations du siège de l'ICAC, située au Reduit Triangle.
Cependant, avec la création de la FCC, la question se pose : un démantèlement de cette institution pourrait-il être envisagé, au profit de la création d'une unité spéciale au sein de la Serious Fraud Unit sous le nouveau régime ? À ce jour, aucune information n'a filtré à ce sujet. Selon le Police Press Office, le CCID ne dispose d'aucun élément d'information dans cette affaire.