La patience est amère, mais son fruit est doux. Absent de l'organisation des courses durant ces deux dernières années, le Mauritius Turf Club (MTC) prépare activement son retour tant attendu par ses membres d'abord, mais aussi par des milliers de partisans acquis au fil des décennies. L'obtention de l'exclusivité du Champ-de-Mars pour la saison 2025 en est la toute première étape.
Elite Horseracing Plc, une entité visant à concurrencer le MTC pour l'hippodrome après le départ de la People's Turf Plc (PTP), a vu ses ambitions tuées dans l'oeuf après le changement de régime au Prime Minister's Office (PMO). Comme promis par Ramgoolam et ses partenaires, le MTC se voit offrir une deuxième chance après avoir perdu le soutien de l'ancien gouvernement. Les choses ont d'ailleurs évolué rapidement dans le bon sens pour le club bicentenaire, qui a récupéré l'entretien de la piste auprès de la Côte d'Or International Racecourse & Entertainment Complex (COIREC).
Selon nos recoupements, le contrat du leasing agreement entre la COIREC et son nouveau locataire, le MTC, n'a pas encore été paraphé, mais ce ne serait qu'une question de temps avant que l'organisateur historique n'obtienne le précieux sésame pour soumettre sa demande pour sa licence d'opération auprès de la Gambling Regulatory Authority (GRA). En attendant, l'équipe de Shyam Peenith, le track manager du MTC, s'est rapidement remise au travail. Et du boulot, il y en aura !
Car contrairement à ce que l'on aurait pu penser, la piste en sable serait dans un plus mauvais état que le gazon. Il nous revient que selon une première estimation du MTC, il faudrait compter sur au moins 1 500 tonnes de sable pour remettre le sand track et le trotting track à niveau. Cette étape serait indispensable pour que la préparation des chevaux ne soit pas retardée pour la saison 2025, qui pourrait intervenir plus tôt que prévu si toutes les pièces du puzzle se mettent en place.
Retour de Gujadhur, Merven et autres
Qui dit saison hippique dit effectifs suffisamment garnis pour maintenir un niveau de compétition. Car d'aucuns affirment que les chevaux du trio Lee Shim-Global Equestrian Ltd-PTP ne seront pas considérés par le MTC pour sa relance de l'activité hippique au Champ-de-Mars. Dans cette optique, les propriétaires mauriciens seraient très actifs sur le marché des acquisitions en Afrique du Sud actuellement. A titre d'exemple, l'écurie Gujadhur, qui devrait retrouver la compétition pour le plus grand bonheur de ses nombreux aficionados, aurait déjà procédé à l'achat d'une dizaine de coursiers.
De plus, d'autres propriétaires mauriciens songeraient à faire venir leurs coursiers sur l'île pour aider le MTC dans sa démarche. Le souci de la quarantaine à Cape Town devrait trouver une issue favorable rapidement, tandis que l'on annonce probablement une aide de l'Etat au niveau du fret pour l'importation des chevaux afin d'alléger la note pour les propriétaires et booster les arrivées. Le premier contingent de nouvelles unités pour le MTC est attendu fin janvier voire début février.
Si le retour de l'écurie Gujadhur est pratiquement acquis, il devrait en être de même pour d'autres formations, qui ont dû fermer boutique pour des raisons financières. A commencer par Rameshwar Gujadhur, qui a marqué de son empreinte le turf mauricien avec des coursiers de légende tels que White River et The Gatekeeper. Les bruits de coulisses soutiennent que le petit-fils du King of Long Shots, Abhishek Gujadhur, pourrait reprendre le flambeau.
Idem pour la formation dirigée par Patrick Merven, qui n'avait eu d'autre choix que se retirer vu les stakesmoney dérisoires que proposait la PTP l'année dernière. Il se murmure que Vincent Allet aussi pourrait être réhabilité, dépendant de l'issue que donnera le nouveau board de la GRA à sa suspension de PML. Mais on prévoit aussi le retour en piste de l'écurie Foo Kune, couronnée en 2014. Si le retour de toutes ses formations se matérialise, le MTC pourra alors proposer un programme décent aux turfistes frustrés par les champs maigrelets de la PTP en 2024.
Après avoir vendu son fleuron, le centre Guy Desmarais à Floréal, à Yusuf Sambon, propriétaire notamment des hypermarchés Lolo, le MTC envisagerait d'y effectuer un retour, cette fois-ci en tant que locataire. En l'absence de projets de développement immédiats de la part du nouveau propriétaire, le MTC songerait à négocier pour pouvoir à nouveau disposer de son ancien centre névralgique, où toutes les infrastructures sont encore debout, bien qu'elles demandent d'être rénovées.