La 29e conférence des Nations unies sur le changement climatique à Bakou en Azerbaïdjan s'est conclue sur l'adoption de plusieurs décisions, dont la principale a fixé aux pays riches l'obligation de financer au moins 300 milliards de dollars par an d'ici 2035 pour soutenir la transition énergétique et l'adaptation au changement climatique des pays en développement.
Les deux semaines de débats à Bakou se sont tenues dans un contexte tant géopolitique qu'économique très tendu pour la majeure partie des pays occidentaux qui ont aujourd'hui d'autres priorités que le climat. Il reste que la promesse des pays riches de débloquer 300 milliards de dollars par an d'ici 2035 pour soutenir la transition énergétique et l'adaptation au changement climatique des pays en développement marque un pas de plus par rapport au précédent engagement de 100 milliards de dollars par an. D'autant que l'accord conclu à la COP29 fait aussi mention d'un objectif global de financements climat, toutes sources confondues, de 1300 milliards de dollars.
Cet engagement financier des pays européens, des Etats-Unis, du Canada, de l'Australie, du Japon et de la Nouvelle-Zélande, sous l'égide de l'ONU, va tripler en trois ans leurs prêts et dons aux pays en développement. L'accord de Bakou prévoit également que, désormais, les financements climatiques des pays non développés accordés via des banques multilatérales de développement pourront être comptabilisées dans l'objectif des 300 milliards.
Dans un communiqué conjoint publié pendant la COP29, les banques multilatérales de développement - au sein du groupe de la Banque mondiale basé à Washington qui comprend aussi la Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures basées à Pékin -, ont estimé qu'elles pourraient financer 120 milliards de dollars par an pour le climat et mobiliser 65 milliards de dollars du secteur privé d'ici 2030.
L'argent sera investi pour s'adapter aux inondations, aux canicules et aux sécheresses. Et surtout pour investir dans les énergies bas carbone au lieu de développer les économies en brûlant du charbon et du pétrole, comme les pays occidentaux l'ont fait pendant plus d'un siècle. Les pays riches sont aussi déjà engagés à tripler les énergies renouvelables d'ici 2030 et les capacités nucléaires d'ici 2050.
Un financement jugé faible et ambigu
A l'issue de la conférence, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a déclaré qu'il avait espéré un accord plus ambitieux mais observe cependant "une base sur laquelle construire" tout en appelant les pays à "l'honorer dans son intégralité et dans les délais". "Aucun pays n'a obtenu tout ce qu'il voulait, et nous quittons Bakou avec une montagne de travail à accomplir. Ce n'est donc pas l'heure de crier victoire", a tempéré le chef de l'ONU Climat, Simon Stiell.
Cependant, nombreux à Bakou se sont accordés sur l'idée que cela ne suffisait pas. Le représentant des 45 pays les plus pauvres de la planète, qui espéraient bien davantage a dénoncé un accord sans ambition. Certains l'ont même jugé dérisoire. Le financement promis pour 2035 "est trop faible, trop tardif et trop ambigu", a regretté le Kényan Ali Mohamed, parlant au nom du groupe africain.
Du point de vue des militants écologistes, « la finance climatique est un devoir, pas un choix », pour les nations les plus riches dont les émissions de gaz à effet de serre pendant des décennies ont provoqué une crise qui frappe de plein fouet les plus pauvres et vulnérables.
L'année 2024 est en passe de devenir la plus chaude jamais enregistrée. Des tempêtes meurtrières ont frappé ces derniers jours les Philippines et le Honduras, tandis que l'Equateur a déclaré l'urgence nationale en raison de la sécheresse et les feux de forêt. La COP30 se tiendra l'an prochain au Brésil.
Les représentants de plus de 170 pays sont réunis en Corée du Sud pendant une semaine pour s'accorder sur ce que devra être le premier traité international ambitieux visant à éliminer la pollution plastique dans les océans, l'air et les sols de la planète. Des négociations qui durent depuis deux ans pour espérer déboucher sur un texte réaliste et applicable.
Selon l'OCDE, la consommation sur la planète devrait tripler d'ici 2060 par rapport à 2019 à 1,2 milliard de tonnes par an, et les rejets dans l'environnement doubleront à 44 millions de tonnes de déchets plastiques. Les émissions de gaz à effet de serre des plastiques issues de produits pétroliers fossiles devraient de leur côté doubler d'ici 2060. Aujourd'hui, seulement 9% du plastique mondial est recyclé.