Un grand moment est d'ores et déjà attendu pour la 35e session des JCC du 14 au 21 décembre 2024. Une séance spéciale du programme dédiée à la Palestine nous permettra de découvrir le premier film produit et réalisé par la comédienne tunisienne Dorra Zarrouk.
Un long-métrage documentaire «The life that remains» (Wein serna?), qui suit le parcours de réfugiés de Gaza en Egypte. Mais Dorra Zarrouk sera également présente sur nos écrans en tant que tête d'affiche dans le film de Kaïs Chekir «Sahbek Rajel», en compagnie de Karim Gharbi et Yassine Ben Gamra. Nous l'avons sollicitée pour cet entretien qui signe le retour de notre supplément du dimanche La Presse Magazine et elle a gentiment accepté de répondre à nos questions.
A la 35e session des JCC vous serez présente avec votre film «The life that remains», c'est un documentaire dédié à la Palestine. Comment êtes-vous venue à la réalisation et parlez-nous de ce film que les Tunisiens attendent avec impatience.
"The life that remains" ou «Wein Serna?» est le premier film que je fais en tant que réalisatrice et productrice. C'est un long documentaire qui dure une heure 19 minutes. C'est un film sur la question palestinienne à travers le vécu d'une famille de Gaza. Mais avant tout, c'est un film humain, sur l'instinct de survie, la famille et l'amour en temps de guerre. Mon film est aussi un témoignage sur le nettoyage ethnique en cours à Gaza. J'ai fait ce film pour montrer juste le côté humain et digne de mes personnages. Quant à la réalisation, ça a toujours été un rêve refoulé en moi. Je m'y suis lancée quand j'ai senti l'envie et l'urgence de faire ce film.
Qu'a ajouté «The life that remains» à votre parcours personnel et à votre expérience humaine ?
Ce documentaire a une grande valeur humaine et sentimentale pour moi. C'est un projet que j'ai fait par pure conviction et dans lequel je me suis investie sans rien attendre en retour. Je crois que sans Nadine et sa famille je ne l'aurais pas fait. J'avais besoin d'elles autant qu'elles ont eu besoin de moi et elles m'ont apporté beaucoup humainement.
Vous êtes à l'affiche du film «Sahbek Rajel» de Kaïs Chekir qui sortira bientôt sur nos écrans. Par quoi expliquez-vous votre retour au cinéma tunisien après une longue absence ? Et qu'est-ce qui vous
a attirée dans ce scénario ?
Le cinéma tunisien m'avait un peu manqué. j'ai toujours aimé varier les genres cinématographiques en général et les rôles que j'ai joués dans ma carrière. Kaïs Chekir m'a raconté le film avant que je lise le scénario et m'a parlé des personnages avec beaucoup d'enthousiasme. J'ai senti que c'était différent et surtout proche du grand public et cela m'a encouragée à me lancer dans cette aventure.
Est-ce qu'on va vous voir, ramadan prochain, sur les chaînes égyptiennes ? Et dans quels feuilletons?
On m'a proposé un grand feuilleton égyptien "Sid el nas" du réalisateur Mohamed Sami, mais le rôle ne me convenait pas. Donc je ne ferai pas de série ramadanesque cette année, mais j'attends la diffusion de ma série "El Zanb" avec Hani Salama sur une des plateformes. J'aimerais aussi noter qu'en Egypte et dans le monde arabe aujourd'hui le mois de ramadan n'a plus le monopole des séries télévisées. Plusieurs séries ont eu un très grand succès en dehors de ramadan.
Quels conseils donnerez-vous aux jeunes Tunisiennes qui vous prennent pour modèle de réussite et qui rêvent de devenir un jour actrices?
Je leur dis que c'est un métier difficile et pour cela il faut le faire pour de bonnes raisons. C'est-à-dire qu'il faut d'abord qu'elles soient sûres d'aimer ce qu'elles font, car il ne s'agit pas seulement de vouloir juste la célébrité et la notoriété rapidement. Il y a un grand travail derrière et rien n'est garanti d'avance. Et si c'est vraiment leur rêve, elles pourront le réaliser avec beaucoup de volonté, de patience et de détermination.