Ben Saul, rapporteur spécial des Nations unies sur la promotion et la protection des droits de l'homme dans la lutte antiterroriste a achevé mercredi 27 novembre une mission de dix jours au Bénin. Il s'agit d'un état des lieux et d'une évaluation. Le fonctionnaire onusien a visité la prison de Missérété, rencontré les autorités sécuritaires, judiciaires, les communautés, la société civile et les victimes du terrorisme. Ses conclusions donnent quelques bons points, mais elles relèvent des insuffisances et des violations.
Par rapport à 2023, Ben Saul, rapporteur spécial des Nations unies sur la promotion et la protection des droits de l'homme dans la lutte antiterroriste, indique qu'il y a eu moins d'attaques terroristes au Bénin cette année. Toutefois, l'avocat australien quitte le territoire sans statistiques précises, et espère les recevoir plus tard.
Comme lui, la presse béninoise court derrière ces mêmes chiffres depuis les premières attaques, sans succès. « Il faut plus de transparence », recommande l'expert.
De nombreux terroristes présumés
L'administration pénitentiaire lui a ouvert les portes de la prison surpeuplée de Missérété, où se trouvent 3 000 détenus pour 1 000 places, et où sont gardés de nombreux terroristes présumés. « Ils sont au nombre de 652 présumés terroristes détenus, dont 10 condamnés. Il y a 22 femmes qui sont des terroristes présumées dans une autre prison à Porto-Novo », explique Ben Saul.
Reckya Madougou, condamnée pour terrorisme, est pensionnaire de Missérété. Ben Saul, interrogé sur une potentielle rencontre avec elle, reste vague. « C'est un cas dont je n'ai pas fait de commentaire dans mon rapport aujourd'hui. C'est un cas dont je compte recueillir plus d'informations », déclare-t-il.
L'un des gros points noirs sur lequel le rapporteur spécial de l'ONU a insisté est le sort de certains présumés terroristes. Certains ont passé deux à trois ans avant d'être présentés devant le tribunal. Pour lui, c'est contraire au droit international.
Ses recommandations sont, pour la plupart, des points d'amélioration. Un premier rapport va être publié, suivi d'une version définitive en mars 2025, avec les amendements des autorités béninoises qui ont autorisé cette mission.