Cote d'Ivoire: L'auto-dépistage pour lutter contre la stigmatisation du VIH

En ce 1er décembre, journée mondiale de lutte contre le sida, on s'intéresse à une solution discrète et accessible qui prend de plus en plus d'ampleur en Côte d'Ivoire : l'auto-dépistage du VIH. Conçu pour toucher les populations les plus réticentes, notamment les jeunes, ce dispositif permet de contourner les barrières liées à la peur du jugement ou à la stigmatisation. Avec des kits simples à utiliser et disponibles en pharmacie, il offre une alternative efficace pour connaître son statut en toute confidentialité.

Ce matin-là, Yannick, âgé de 22 ans, pousse la porte d'une clinique d'Abidjan pour un contrôle de routine. Il y a un an, c'est grâce à un auto-test qu'il a découvert son statut sérologique.

« Quand j'ai vu deux traits, j'étais choqué. J'ai pleuré toute la journée, mais j'ai gardé mon sang-froid. Je suis venu à la clinique, ils m'ont fait un test de dépistage et ça a été positif, donc j'ai commencé à suivre mon traitement », explique Yannick.

Introduit en Côte d'Ivoire depuis 2019, l'auto-dépistage est accessible en pharmacie pour un coût compris entre 5 500 et 6 000 francs CFA. Dans certains centres spécialisés, les auto-tests sont même offerts gratuitement aux populations à risque, souvent réticentes à se rendre dans les hôpitaux.

Auto-dépistage contre le VIH

« Quand ils entendent parler de dépistage VIH, ils sont tout de suite réticents. Savoir qu'il y a un kit qui peut leur permettre de se faire dépister de façon très confidentielle, ça pour moi, c'est quelque chose de bien » note Jack, chargé de la sensibilisation.

Malgré une baisse de plus de 70 % des décès liés au VIH au cours des dix dernières années, la maladie reste un défi majeur, rappelle le professeur Ehui Eboi, directeur coordonnateur du Programme national de lutte contre le sida.

« Le sida n'est pas une maladie du passé. C'est une maladie qui est toujours d'actualité en Côte d'Ivoire. La maladie n'a pas la grande prévalence qu'on a connue il y a dix ans, mais elle est toujours là et nous devons continuer à faire attention, à nous préserver, à nous protéger et à protéger les autres », précise Ehui Eboi.

En 2023, 10 500 nouvelles infections ont été enregistrées dans le pays, dont 40 % chez des jeunes de moins de 25 ans.

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