La direction de l'hôpital Razi pour les maladies psychiatriques a déposé une plainte pénale auprès du procureur de la République près le tribunal de première instance de Manouba.
Cette démarche vise des administrateurs de pages sur les réseaux sociaux, notamment Facebook, ainsi que des utilisateurs actifs sur TikTok, accusés de "diffamation, atteinte à la réputation, insultes et propagation de fausses informations à l'encontre de fonctionnaires publics".
Toute personne impliquée dans ces accusations pourra être identifiée au cours de l'enquête, selon Kamel Ben Rahal, secrétaire général du syndicat de base de l'hôpital, qui s'est confié à l'agence TAP.
Ben Rahal a dénoncé une "campagne de dénigrement et de diffamation" visant l'une des institutions médicales les plus anciennes et prestigieuses de Tunisie, créée en 1924 et première dans le domaine de la psychiatrie et des maladies mentales.
Cette campagne, a-t-il ajouté, cible également le personnel de l'établissement, y compris les médecins, infirmiers, administratifs et agents, en les accusant de manquements graves à l'éthique professionnelle et humaine.
Ces attaques ont eu un impact négatif sur le moral des employés, qui doivent gérer au quotidien une charge de travail conséquente. L'hôpital, doté de 620 lits (et accueillant en moyenne 325 patients hospitalisés par jour), repose sur un effectif de 240 infirmiers et aides-soignants, soit un ratio d'un soignant pour plus de 7 patients.
L'établissement souffre depuis plusieurs années de postes vacants en raison des départs à la retraite non remplacés, ce qui a affecté la qualité des services.
Les infirmières, qui représentent 86 % du personnel soignant, rencontrent des difficultés particulières pour accompagner certains patients masculins nécessitant une attention spéciale.
De plus, la majorité des agents techniques et ouvriers, au nombre de 180, ont un âge avancé (plus de 60 % dépassent l'âge de la retraite). L'établissement emploie également 80 médecins et 65 administratifs et para-administratifs.
Malgré ces défis, l'hôpital Razi a enregistré des résultats significatifs en 2024, avec environ 149.000 consultations externes réalisées entre janvier et octobre et 6.745 hospitalisations. L'établissement a également diversifié ses services et lancé des projets de rénovation, notamment la création de l'unité "Tanith" dédiée aux femmes victimes de dépendance, la modernisation du service de médecine dentaire, ainsi que l'extension du service de psychiatrie légale, avec 25 nouveaux lits prévus pour les patients sans capacité juridique.
Ben Rahal a conclu en précisant que "tout travail humain peut comporter des erreurs ou des lacunes", mais que la direction de l'hôpital traite toute infraction avec neutralité et transparence, en engageant la responsabilité administrative et judiciaire des personnes concernées, si nécessaire.