Au Mali, de nouvelles accusations d'exactions portées contre le groupe Wagner et l'armée malienne. Selon de nombreuses sources locales, au moins six personnes ont été exécutées sommairement lundi 2 décembre 2024 dans le cercle de Gargando, région de Tombouctou. Un bilan qui pourrait être plus lourd.
Le convoi Wagner-Armée malienne, composé d'une quinzaine de véhicules, est parti de Niafunké lundi matin. Selon les nombreuses sources jointes par RFI - cadres communautaires, ressortissants du cercle de Gargando, rebelles du Front de libération de l'Azawad originaires de la zone et professionnels de la veille sécuritaire -, les exécutions ont été perpétrées entre les localités d'Aratane et de Tignere, à proximité d'un puits.
Selon ces sources, au moins six hommes ont été tués - certains avancent un bilan revu à la hausse et des arrestations. Les victimes seraient de simples bergers touaregs civils, selon la plupart des personnes jointes, qui dénoncent une nouvelle exaction des militaires maliens et de leurs supplétifs russes. Une source sécuritaire malienne confirme ces morts, mais assure qu'il s'agit de « terroristes ».
Les jihadistes du Jnim, liés à al-Qaïda, sont actifs dans cette partie du territoire malien. En tout état de cause, les personnes retrouvées mortes ont été exécutées sommairement : sur les vidéos transmises à RFI, les cadavres abandonnés présentent des impacts de balle en pleine tête, certains ont le visage bandé. Après avoir passé la nuit à proximité de Lerneb, le convoi Wagner-Fama (Forces armées maliennes) a continué de sillonner la zone mardi. Des habitants, par peur, restent cachés en brousse. L'armée malienne n'a pas communiqué sur cette opération et, sollicitée par RFI, n'a pas donné suite.