Afrique de l'Ouest: La BCEAO maintient son principal taux directeur à 3,5%

4eme et dernière session ordinaire du comité de politique monétaire au titre de l'année 2024 de la BCEAO présidée par le gouverneur Jean-Claude Kassi Brou
4 Décembre 2024

« La Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) maintient son principal taux directeur auquel la banque centrale prête ses ressources aux banques à 3,5%, ainsi que le taux d’intérêt sur le guichet des prêts marginal à 5,5%, niveau en vigueur depuis le 16 décembre 2023 » a déclaré le gouverneur de l’institution lors de la 4ème et dernière session ordinaire du comité de politique monétaire au titre de l'année 2024. En effet, ladite rencontre s’est tenue au siège de l’institution ce 04 décembre 2024 à Dakar.

Selon lui, cette décision résulte de l’analyse de l’activité économique, de l’évolution des prix et de la situation extérieure de l’Union. Dès lors, il indique que l’activité économique reste dynamique sur la proche période, soutenue par un financement adéquat de l’économie avec une hausse des crédits à l’économie ressortie à 5,9%.

Avec la fin de l'année 2024 qui a été marquée par une activité économique mondiale globalement soutenue dans un contexte ou l'inflation s'est inscrite en baisse dans la plupart des régions du monde, le gouverneur de la BCEAO a indiqué que la croissance économique mondiale devrait en effet se situer à 3,2%, selon les dernières projections du Fond Monétaire International publié en octobre 2024 après le taux de 3,3% en 2023.

Pour lui, au sein de l'UEMOA, l'activité économique est demeurée vigoureuse au 3ème trimestre de l'année 2024 avec une croissance de 6% après celle enregistrée en 2023 de 5,3%.

Par contre, au deuxième trimestre, M. Kassi Brou a assuré que le dynamisme dans l'ensemble des secteurs laisse augurer pour l'année 2024 une croissance robuste dotée à 6%.

En ce qui concerne le taux d’inflation, le patron de la BCEAO a mentionné qu’il reste stable à 4,1% au troisième trimestre, demeurant toujours au-dessus de la cible de la BCEAO.

« Sur l'ensemble de l'année 2024 le taux d'inflation est attendu à 3,6% après un taux de 3,7% enregistré en 2023 », assure M. Kassi Brou.

Par conséquent, il est crucial de noter qu’il y a des facteurs de risques qui continuent toujours de peser sur les tensions inflationnistes de la région. A cet égard, M. Jean Claude Kassi Brou n’a pas manqué d’en citer quelques-uns, parmi lesquels, la hausse des produits alimentaires. En effet, ces produits ont connu une hausse à cause de l’insuffisance de l’offre de produits, ce qui a fortement impacté sur l’inflation.

Il a également cité le changement climatique qui, selon lui, a impacté sur la production agricole dans la région, pour cause, les nombreuses inondations qu’on a connues au cours de cette année.

A en croire le gouverneur Kassi Brou, l’aspect sécuritaire est aussi un facteur clé de l’inflation. Car il faut le dire, plusieurs pays de l’union subissent une situation sécuritaire assez difficile, ce qui entraine des déplacements de population, et surtout des difficultés à faire circuler les produits d’une zone à une autre, c’est-à-dire les produits dans les zones excédentaires ne peuvent pas arriver à des zones déficitaires.

Par ailleurs, le gouverneur de la BCEAO a également souligné les facteurs de risques externes. « Nous importons beaucoup de produits pétroliers et le prix des produits pétroliers a un impact sur l’inflation, sans compter les tensions géopolitiques que connait actuellement le monde » a-t-il déclaré.

Au niveau des comptes extérieurs, la situation s'est améliorée mais demeure encore fragile.

L'évolution favorable des termes de l'échange est traduite par une amélioration des comptes courants extérieurs. En outre, M. Kassi Brou estime que la poursuite des mobilisations des ressources extérieures effectuées par certains Etats au troisième trimestre de l'année 2024 a contribué à renforcer les réserves de change de l'union.

S'agissant des finances publiques, la consolidation budgétaire se poursuit. A noter que le déficit budgétaire se situe à  4,5% à fin septembre 2024 contre 5% 1 an plutôt. « Le financement de ce déficit est couvert essentiellement par le marché financier régional », indique le gouverneur de la BCEAO.

Selon lui, ce rapport élaboré par les services de la Banque centrale donne la synthèse des évolutions récentes de l'environnement international et régional.

Pour ce qui est des perspectives, elles sont issues du cadrage macroéconomique pour les années 2004-2029, ajoute-t-il.

A l’issue de la rencontre, M. Kassi Brou a annoncé que des propositions de mesures de politique monétaire seront soumises au comité pour décision.

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