Soudan: Guerre au pays - «La population est en train de fuir le camp de déplacés de Zamzam», suite à des bombardements

L'ONU a condamné le 2 décembre 2024 le bombardement du camp de déplacés de Zamzam, dans l'ouest du Soudan, réclamant la protection des « civils innocents » qui ont trouvé refuge au sud d'el-Fasher, grande ville du Darfour assiégée par les paramilitaires en guerre contre l'armée régulière du pays depuis le 15 avril 2023. « Des malades aussi ont pris la fuite parce qu'ils ont eu peur des bombes », souligne un responsable de l'ONG Médecins sans frontières.

Les tirs de roquettes et d'artillerie des paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) qui visent le camp de déplacés de Zamzam, à l'ouest du Soudan, depuis le 1er décembre 2024, se sont renouvelés le 4 décembre. Le bilan est de 11 victimes civiles tombées dans ce camp qui souffre déjà de la famine.

Le camp de Zamzam est collé à el-Fasher, ville assiégée depuis plus de 230 jours par les FSR. Cette situation provoque « des souffrances humaines inacceptables », a déclaré la coordinatrice de l'ONU pour le Soudan, Clementine Nkweta-Salami. Elle réclame la protection des « civils innocents » qui ont trouvé refuge au sud d'el-Fasher. Elle a ajouté que les Nations unies et ses partenaires humanitaires condamnent fermement ces violences contre des civils innocents. Elle décrit un camp tout près du « point de rupture » avec plus de 500 000 déplacés.

C'est le constat que fait également Médecins sans frontières (MSF) présent à Zamzam. Prince Djuma, responsable médical de la cellule d'urgence de MSF en charge du Soudan, demande aux belligérants de ne pas s'attaquer aux structures sanitaires et à la population civile.

« Nos équipes à Zamzam ne se sentent pas en sécurité »

« La situation est chaotique, insiste-t-il au micro d'Houda Ibrahim. Zamzam, c'est le plus grand camp de déplacés au niveau du Soudan et qui a beaucoup de difficultés. La population est déjà fragilisée par la malnutrition et la famine et plein d'autres désastres. Donc, c'est une situation qui était déjà catastrophique ».

« En plus de cette catastrophe humanitaire, il y a encore depuis ce dimanche des bombardements au niveau du camp de Zamzam, notamment sur la partie sud-est et dans les marchés de Zamzam. Donc au niveau de l'hôpital, on a commencé à recevoir des blessés parmi lesquels il y a eu des enfants. Donc la situation, comme je l'ai dit, elle est chaotique et nos équipes qui sont à Zamzam aujourd'hui, elles ne se sentent pas en sécurité. »

« La population, elle, est en train de fuir par-ci par-là. Donc il y a les malades aussi qui ont pris la fuite parce qu'ils ont eu peur des bombes, malgré leur maladie. Donc, tous les malades qui étaient sous le suivi ambulatoire et les enfants avec malnutrition, on ne parvient pas à les suivre aujourd'hui, suite aux bombardements. »

Depuis le 15 avril 2023, le Soudan est en proie à un conflit brutal entre l'armée régulière, dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhan, et les paramilitaires des FSR, dirigées par son ancien allié et ancien adjoint Mohamed Hamdane Dogolo dit Hemedti. La guerre a fait des dizaines de milliers de morts et déplacé plus de 11 millions de personnes, provoquant ce que l'ONU décrit comme la pire crise humanitaire de l'histoire récente.

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