L'actualité au Sénégal c'est toujours cette liste de médias « conformes au Code de la presse » publiée mardi 3 décembre par le ministre de la Communication qui a expliqué que les médias recalés ne pourront plus imprimer ou émettre. Pour l'instant, seuls 112 dossiers ont été validés sur 380 déposés. Une sélection politique pour certains patrons de presse. Le gouvernement se défend.
Pour Mamadou Ibra Kane, du Comité des éditeurs et diffuseurs de presse au Sénégal, le gouvernement n'a pas à décider quelle entreprise de presse est légale ou non. Il estime que la liberté de la presse est menacée dans le pays avec cette sélection. La directrice de la chaîne 7TV, Maïmouna Ndour Faye, elle aussi absente de la liste, parle d'une tentative de liquidation de la presse privée et veut saisir la justice pour abus de pouvoir.
Alioune Tine, du Think Tank Afrikajom Center appelle les autorités à dialoguer et à ne fermer aucun média. « Ne commettez surtout pas l'erreur de créer des victimes de la démocratie, comme le régime précédent » demande-t-il dans un tweet. Du côté du ministère de la Communication on se défend de toute manoeuvre politique et on rappelle qu'il n'y a pas de média d'opposition dans la loi.
Jusqu'au 6 décembre
Le directeur de la Communication explique que certains ont été recalés parce qu'ils n'avaient tout simplement pas fait la demande. Pour d'autres, la licence d'exploitation n'est pas à jour, ou alors il leur manquait une autorisation préalable. Enfin, le ministère rappelle que certains médias proches du pouvoir comme les WebTV Jotna ou Xalaat sont également absents de la liste.
Pour rappel, les médias qui ne s'étaient pas enregistrés sur la plateforme en ligne ont jusqu'au vendredi 6 décembre pour le faire. Les médias recalés, eux, attendent leur notification officielle pour compléter éventuellement leur dossier.