Paris — La réforme de l'Autorité nationale de Régulation de l'Electricité (ANRE), impulsée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, est un signe concret d'une maturité nationale et institutionnelle sur les enjeux particuliers du secteur énergétique, souligne Hicham Kasraoui, expert en stratégies de développement économique et énergétique, basé à Paris.
Pour M. Kasraoui «au-delà de la nomination d'un nouveau président de cette autorité nationale, c'est surtout la nouvelle réforme du régulateur énergétique, impulsée par Sa Majesté le Roi, qui mérite une attention particulière».
L'énergie, a-t-il expliqué, est souvent qualifiée de «colonne vertébrale» de l'économie car c'est d'une part un levier puissant de compétitivité industrielle et d'autre part un vecteur stratégique de souveraineté et d'influence.
À travers cette réforme, relève ce jeune consultant auprès de cabinets de renom, «le Maroc confirme aujourd'hui qu'il est conscient de la centralité de la question énergétique pour son modèle de développement économique ».
Sur le plan international, décrypte-t-il, «le marché mondial de l'énergie connaît aujourd'hui et continuera de connaître dans les prochaines années des bouleversements majeurs dans le cadre de la transition énergétique en cours : plus d'innovations pour produire des énergies compétitives et bas carbone, plus de réglementation pour certifier l'origine renouvelable des énergies (les fameuses garanties d'origine), plus de technologies pour gérer les réseaux énergétiques intelligents (smart grids), plus d'enjeux financiers-climat avec l'introduction des crédits carbone dans les business plans des nouveaux projets énergétiques etc.
Au niveau national, a-t-il ajouté, «il est essentiel et structurant que le Maroc se dote d'un régulateur non seulement mature sur ces enjeux mais surtout capable de prendre de l'avance sur l'évolution du secteur et de préparer le cadre réglementaire propice à la réalisation des ambitions énergétiques du Royaume, tant sur le plan quantitatif que qualitatif».
L'un des points majeurs de la réforme impulsée par Sa Majesté le Roi, a-t-il affirmé, «est l'élargissement du périmètre de l'ANRE de la seule énergie électrique à toutes les formes de vecteurs énergétiques, qu'ils soient des électrons (électricité) ou des molécules (gaz, hydrogène). C'est là un signe concret d'une maturité nationale et institutionnelle sur les enjeux particuliers du secteur énergétique ».
Des signes, a-t-il ajouté, «que les opérateurs énergétiques mondiaux ne manqueront pas de capter, ce qui est de nature à les encourager davantage à poursuivre et à accélérer leurs investissements au Maroc renforçant ainsi son rôle de connecteur énergétique régional de premier plan».