En marge du Forum pour l'investissement en Afrique qui se tient du 4 au 6 décembre à Rabat au Maroc sur le thème « Tirer parti des partenariats innovants pour passer à l'échelle supérieure », la Banque africaine de développement (BAD) a signé plusieurs accords avec une multitude de partenaires en vue d'accélérer la transformation économique du continent.
La BAD et Bank of Africa SA ont signé un accord de partage de risques de 50 millions d'euros pour soutenir le développement des petites et moyennes entreprises (PME) et stimuler le commerce africain. Cet accord offre à Bank of Africa SA les moyens de soutenir les banques locales du continent en leur permettant d'augmenter leurs lignes de financement et de confirmation auprès de leurs correspondants étrangers.
Le partenariat vise à générer près de 200 millions d'euros d'échanges commerciaux en faveur des PME opérant dans une vingtaine de pays africains, en particulier dans les États en transition. Les entreprises des secteurs de l'agriculture, de l'industrie pharmaceutique, de l'automobile, du transport et des télécommunications sont concernées. «Nous travaillerons à renforcer l'inclusion financière des PME actives dans le commerce extérieur, en leur offrant les moyens de déployer tout leur potentiel à plus vaste échelle.
C'est avec cette ambition partagée que nous engageons ce premier partenariat avec Bank of Africa SA, un partenaire de premier plan », a souligné le directeur du département du développement du secteur financier de la BAD, Ahmed Rashad Attout.
Pour sa part, le directeur général exécutif de Bank of Africa SA chargé du Maroc & CIB, Khalid Nasr, a indiqué : « Nous sommes ravis de concrétiser ce nouveau partenariat stratégique avec la Banque africaine de développement, une étape clé dans notre engagement à promouvoir le commerce extérieur africain. Cet accord de partage de risques va offrir de nouvelles perspectives de croissance aux PME africaines. Cette collaboration avec la BAD permettra de dynamiser l'économie africaine et de favoriser une croissance durable et inclusive sur le continent ».
La BAD et la Sace
La Sace, groupe financier et assurantiel italien spécialisé dans l'accompagnement des entreprises et du système économique national, et le Groupe de la Banque africaine de développement ont signé un accord visant à fournir une protection de crédit pour favoriser l'investissement en Afrique dans le cadre du « Plan Mattei ». Les deux parties, représentées par Michal Ron, directrice des affaires internationales de Sace et la vice-présidente des finances et directrice financière de la BAD, Hassatou N'Sele, toutes deux signataires, ont prévu une série d'initiatives conjointes pour soutenir la mise en oeuvre du « Plan Mattei » «L'Afrique représente un marché à grand potentiel pour nos entreprises, et notre collaboration dans le cadre du "Plan Mattei" renforcera leur positionnement dans des secteurs clés pour le développement du continent.
Nous identifions de nouvelles opportunités commerciales où Sace peut faire la différence grâce à la stratégie Push, un instrument financier qui, à travers des garanties, relie les acheteurs africains aux PME italiennes, en les impliquant dans des projets stratégiques liés aux infrastructures, à l'agroalimentaire, à la santé, l'énergie et l'éducation : des secteurs prioritaires où le Made in Italy, avec le soutien de Sace, peut apporter une contribution significative », a déclaré Michal Ron.
Les secteurs prioritaires du « Plan Mattei » ne sont autres que l'éducation, la formation, l'agriculture, l'agro-industrie, la santé, l'énergie, l'eau, les infrastructures y compris celles de l'économie numérique. Tous les pays membres régionaux de la BAD seront éligibles, même si dans un premier temps la priorité est donnée aux pays comme l'Algérie, le Congo, l'Égypte, l'Éthiopie, la Côte d'Ivoire, le Kenya, le Maroc, le Mozambique et la Tunisie.
Pour sa part, Hassatou N'Sele a souligné que l'Afrique offre une multitude d'opportunités avec un risque réel inférieur à la perception, en particulier dans des secteurs clés tels que l'éducation, l'agroalimentaire, la santé, l'énergie et les infrastructures. « La BAD s'engage à approfondir ses partenariats avec des institutions comme la Sace afin d'élargir les solutions de financement et de réduction des risques pour les projets critiques à travers l'Afrique. Grâce à des collaborations telles que le « Plan Mattei », en partenariat avec Sace, nous visons à débloquer ces opportunités et à garantir que le vaste potentiel de l'Afrique soit pleinement réalisé », a-t-elle assuré.
La BEI engage 80 millions de dollars
La Banque européenne d'investissement débloque une enveloppe de 80 millions de dollars dans le cadre de "Pembani Remgro Infrastructure Fund II" pour des infrastructures résilientes et créatrices d'emplois en Afrique. Cet investissement financera des actifs dans les domaines des énergies renouvelables, du numérique et des transports qui contribuent à l'action en faveur du climat, à la durabilité environnementale et au progrès économique et social local. Le fonds s'inscrit dans la stratégie Global Gateway de l'Union européenne visant à répondre aux besoins de l'Afrique en matière d'infrastructures.
Le fonds devrait créer 1400 emplois à temps plein et se concentrera sur des projets qui favorisent une croissance inclusive. « Cet investissement est le plus important de la BEI dans un fonds africain. Il reflète notre engagement envers l'Afrique. Le renforcement de tels partenariats est essentiel pour bâtir un avenir durable », a déclaré le vice-président de la BEI, Ambroise Fayolle.
De son côté, le PDG de PRIFII, Herc van Wyk, s'est dit satisfait d'accueillir la BEI en tant que partenaire d'investissement. « Nous nous réjouissons à la perspective d'un partenariat à long terme pour répondre aux besoins en infrastructures en Afrique », a-t-il indiqué.
En dehors des structures susmentionnées, plusieurs autres, multilatérales africaines et d'ailleurs, ont signé des accords au cours du Forum pour l'investissement en Afrique. Comme l'indique le thème dudit Forum : « Tirer parti des partenariats innovants pour passer à l'échelle supérieure », ces accords devraient être des modèles de coopération réussis en faveur de la transformation économique du continent.