Le nouveau gouvernement semble déterminé à assainir les institutions en remplaçant des cadres supposément proches du précédent pouvoir. Des Chief Executive Officers (CEO), directeurs et conseillers juridiques, encore en poste, font l'objet d'un examen minutieux. Selon une source gouvernementale, une liste de personnalités devant être remplacées circule déjà. Mais dans cette quête de renouvellement, une question se pose : jusqu'où peut-on aller sans tomber dans l'excès ? Ne devrait-on pas séparer les torchons des serviettes ?
Parmi les noms évoqués, la confusion règne. D'un côté, des professionnels chevronnés comme Ziyaad Parthasee, avec 18 ans d'expérience à Air Mauritius, sont mentionnés. De l'autre, des figures plus récentes telles que Roodesh Muttylall, ex-employé de Maradiva, ne comptent qu'un an à la compagnie aérienne. Cette ambiguïté reflète une réalité troublante : toutes les personnes mentionnées ne sont pas nécessairement des nominés politiques.
Le phénomène des «listes noires», apparues depuis les élections, soulève des inquiétudes. Certaines cibles sont des professionnels ayant servi sous plusieurs gouvernements avec rigueur, notamment dans des institutions parapubliques telles que la State Bank, Mauritius Telecom ou Air Mauritius. Cette généralisation risque d'entacher des carrières bâties sur des décennies de service loyal.
Plus préoccupant encore, des attaques ciblées, notamment contre des femmes occupant de hauts postes, circulent dans les couloirs du pouvoir. Ces dénonciations anonymes, souvent motivées par des querelles internes, peuvent causer des dégâts personnels et professionnels irréparables.
Le cas d'Air Mauritius illustre bien cette dynamique. Alors que des postes de direction comme ceux de Chief Financial Officer (Roodesh Muttylall) ou CEO (Charles Cartier) sont sous le feu des critiques, d'autres comme le commandant Sameer Baichoo ou le directeur commercial par intérim Ziyaad Parthasee, continuent à être reconnus pour leur expertise et leur longévité dans l'industrie. Ces professionnels ont traversé plusieurs régimes sans que leur intégrité ne soit remise en question.