Au Kenya, une campagne de recrutement de travailleurs à destination de l'Arabie saoudite a démarré le vendredi 6 décembre. Près d'un millier de Kényans sont invités à postuler pour devenir chauffeurs ou gardes d'enfants. C'est le ministère du Travail kényan qui fait la promotion de ces recrutements. Ils interviennent trois semaines après que le gouvernement a annoncé la révision de ses accords sur le travail avec les pays du Golfe.
« Recherche garde d'enfant. Candidates féminines uniquement. Être propre, bien habillée, intelligente avec un excellent niveau d'anglais » : cette annonce, c'est le ministre du Travail kényan, Aden Duale, qui la poste lui-même sur son profil X. L'exportation de main d'oeuvre fait partie de la stratégie de William Ruto, pour lutter contre le chômage. Le président kényan, a promis d'envoyer à l'étranger 5 000 travailleurs par semaine.
Le Golfe, destination de choix
Les pays du Golfe, très demandeurs de main d'oeuvre peu qualifiée, représentent une destination de choix. Selon le ministère du Travail, en 2022, les travailleurs kényans de cette région ont envoyé près de 31 millions de dollars au pays.
Mais la question de leurs conditions de travail se pose. Un rapport de la Commission sur la justice administrative, publié en 2023, pointe de nombreux abus : exploitation, confiscation de passeports, violences, viols... Entre 2019 et 2021, 90 Kenyans sont morts dans les pays du Golfe et près de 2 000 appels de détresse ont été recensés. La Commission sur la justice administrative demande donc un meilleur encadrement légal. Un projet de loi sur le travail migratoire est en souffrance au Parlement depuis plus de deux ans.