En RDC, les autorités ont décidé de s'attaquer à la criminalité urbaine, notamment à Kinshasa. Des opérations baptisées « Zéro Kuluna », du nom des gangs, et « Ndobo », hameçon en lingala, ont lancé au début du mois de décembre par les ministres de la Justice et de l'Intérieur. Près de 800 arrestations ont eu lieu, selon le ministre de l'Intérieur, et des procès en flagrance ont déjà eu lieu avec des condamnations à mort prononcées.
Ces dix derniers jours, plusieurs audiences foraines ont eu lieu dans différents tribunaux de la capitale : dernière en date ce mardi à Kinshasa-Gombe. À chaque fois, plusieurs dizaines de personnes ont été condamnées, parfois à de lourdes peines, notamment des condamnations à mort. Certains accusés avaient été arrêtés dans le cadre de l'opération Ndobo menée par les forces de police.
Et le ministre de la Justice, Constant Mutamba a prévenu plusieurs fois que ces peines seraient exécutées. Il faut rappeler qu'en effet, le pays a levé son moratoire sur la peine de mort en mars 2024. Plusieurs détenus jugés la semaine dernière ont d'ailleurs déjà été transférés dans des prisons situées à l'intérieur du pays en attente de l'exécution de ces condamnations.
Inquiétude des défenseurs des droits humains
Une situation qui inquiète les défenseurs des droits humains. La Commission nationale des droits de l'homme, dans un communiqué, publié ce jeudi, « exprime sa vive préoccupation ». Elle demande aux autorités de ne pas procéder aux exécutions et exhorte le président à user de son pouvoir constitutionnel pour commuer toutes ces peines.
Et ce jeudi soir, lors d'une conférence de presse, le ministre de l'Intérieur, Jacquemain Shabbani, a annoncé qu'il y aurait bientôt des opérations similaires dans « les grandes villes de la RDC où le taux de criminalité est inquiétant ».