Le bras de fer se poursuit entre le maire de Dakar et le pouvoir sénégalais. Déchu de ses fonctions sur décision du préfet vendredi 13 décembre à la suite d'une condamnation pour homicide, Barthélémy Dias a déposé deux recours contre cette décision, ce lundi 16 décembre : l'un devant la cour d'appel, l'autre devant la chambre administrative de la Cour suprême. L'intéressé revendique de pouvoir continuer à exercer ses fonctions jusqu'à ce que la justice ait tranché la question.
Bien que déchu de son poste de maire de Dakar depuis vendredi 13 décembre - après avoir déjà perdu son mandat de député une semaine plus tôt -, Barthélémy Dias avait bien l'intention de se rendre dans le quartier central de Keur Gorgui pour inaugurer la construction d'une route, ce lundi 16 décembre. Mais face au dispositif policier déployé pour bloquer la zone, celui-ci a finalement dû renoncer.
Venu sur place pour lui apporter son soutien, le maire du quartier Mermoz-Sacré-Coeur, Alioune Sall, ne décolère pas : « Nous sommes dans un État de droit où il y a des règles de fonctionnement. Donc le maire Barthélémy Dias est encore maire de la ville de Dakar au moment où je vous parle. Il a 10 jours pour introduire un recours », lance celui-ci.
« Une stratégie » destinée à « déstabiliser la gestion de la ville » de Dakar
Barthélémy Dias n'aura pas attendu la fin de ce délai : dès ce lundi, soit trois jours seulement après avoir été démis de ses fonctions par le préfet, celui-ci en a déposé deux, l'un devant la cour d'appel, l'autre devant la chambre administrative de la Cour suprême. Suspensifs, ces recours devraient lui permettre de continuer à exercer ses fonctions jusqu'à ce que la justice tranche, affirment ses soutiens.
Dans un communiqué, le service de communication de Barthélémy Dias fustige pour sa part la décision de lui retirer son mandat, condamnant « une stratégie » destinée à « paralyser » et à « déstabiliser la gestion de la ville » de Dakar. Joint par téléphone, l'intéressé dénonce quant à lui une « injustice » et une « opération de revanche politique » de la part de son ex-allié, l'actuel Premier ministre Ousmane Sonko.