Au Mali, jugement et peine confirmés pour Étienne Fakaba Sissoko. Dans son délibéré, la Cour d'appel a maintenu lundi 16 décembre la condamnation à deux années de prison dont une ferme contre l'universitaire malien. Étienne Fakaba Sissoko avait été jugé coupable d'« atteinte au crédit de l'État » en mai dernier, après la publication d'un livre dénonçant la « propagande » du gouvernement malien de transition. Il reste donc en prison.
La Cour d'appel n'a pas encore communiqué les motivations de son arrêt. Mais le maintien de la condamnation déjà prononcée contre Etienne Fakaba Sissoko suffisent à produire l'effet d'une « douche froide » à son avocat. « On avait vraiment espéré, avec l'expérience des magistrats de la Cour d'appel qui souvent font preuve d'indépendance, que ce mauvais jugement allait être infirmé, explique Maître Ibrahim Marouf Sacko. Mais malheureusement, c'est confirmé. Cela veut dire que mon client doit rester en prison pendant une année, il y a déjà passé neuf mois, il en reste donc trois. »
La libération récente de onze cadres politiques dans le cadre de la « décrispation » voulue par les autorités politiques de la Transition, avait également été source d'espoir. « Tout le monde n'est apparemment pas concerné », déplore Maître Sacko, qui compte désormais se pourvoir en cassation devant la Cour suprême. « On va exercer ce droit pour le principe et puis on verra, détaille l'avocat d'Étienne Fakaba Sissoko, parce que pour que la Cour suprême connaisse de cette affaire, ça va prendre plusieurs mois. Donc, il aura purgé la peine à laquelle il a été condamné. Mais si on obtient victoire en cassation, ce sera pour le principe, pour que son innocence soit établie."
D'autres personnalités politiques ou de la société civile sont toujours détenues dans les prisons maliennes après avoir tenu des propos apparemment trop critiques en cette période de transition, parmi lesquels Clément Dembélé, Ras Bath, Rose « vie chère », Ben « le cerveau », ou encore Issa Kaou N'Djim.
Outre sa peine de prison, la condamnation d'Étienne Fakaba Sissoko prévoit aussi des dommages et intérêts de 3 millions de francs CFA (environ 4 570 euros) à verser à l'État malien.