L'assurance a été donnée mardi soir par le ministre du Travail que 90 % des employés, tant du secteur privé que public, recevront un 14e mois. Lors de sa présentation du «Special Allowance Bill», il a précisé que 425 200 employés des secteurs privé et public sont concernés.
Le ministre du Travail, Reza Uteem, déplore que des messages «faux» aient été véhiculés par des syndicalistes concernant l'idée que les fonctionnaires et ceux des corps paraétatiques ne seraient pas payés alors que cela n'est pas le cas. «Le gouvernement a pris l'engagement et respectera son engagement à verser un salaire de base équivalent à un mois à tous les fonctionnaires, ceux des municipalités et autres organismes paraétatiques qui gagnent moins de Rs 50 000», assure-t-il. Il précise que cela ne figure pas dans le projet de loi, qui ne concerne que les employés du secteur privé. Pour les travailleurs du secteur public, cela se fera par le biais d'une circulaire.
En cas de difficultés financières pour une entreprise, notamment dans le secteur de l'exportation et les petites et moyennes entreprises, il explique que la Mauritius Revenue Authority (MRA) offrira une assistance financière. Un mécanisme a été mis en place, qui permet aux entreprises de demander un remboursement à condition de respecter les critères imposés dans le projet de loi. En cas de non-paiement du 14e mois par une entreprise, elle devra payer une amende de Rs 5 000 par employé concerné.
Le paiement de cette «allocation spéciale», affirme-t-il, fait partie d'un plus grand «package» que le gouvernement s'apprête à introduire. La deuxième mesure de ce package consiste à accorder Rs 1 000 supplémentaires à tous les pensionnés (personnes âgées, veuves, handicapés, orphelins) à partir de janvier 2025. «Cela représente un financement de Rs 5 milliards», précise-t-il. La troisième mesure est une somme de Rs 610 qui sera accordée à tous ceux dont le salaire est inférieur à Rs 50 000. La quatrième mesure est la réduction de Rs 5 sur le prix du litre d'essence et de diesel. «Ce n'est que le début, et nous ferons plus», assure-t-il.
«Nous instaurons une discipline fiscale, réduisons le gaspillage des fonds publics et stimulons notre économie», ajoute-t-il. La population a souffert des «politiques économiques désastreuses» du gouvernement dirigé par le MSM, notamment la dépréciation de la roupie. Avant de distribuer de l'argent à la population, il soutient qu'il faut d'abord déterminer «combien nous avons» et agir de manière responsable. «Si le gouvernement n'a pas les fonds nécessaires, il devra emprunter, et dans ce cas, il faut avoir la capacité de rembourser, sinon ce sont les enfants qui devront porter les dettes.» Le ministre ajoute que ce gouvernement ne savait pas dans quelle impasse économique le MSM a laissé le pays et accuse l'ancien ministre des Finances, Renganaden Padayachy, d'avoir «laissé une bombe économique» au lieu d'un «boom économique».
Reza Uteem a aussi critiqué l'ancien gouvernement sur la Contribution sociale généralisée (CSG), qu'il qualifie de «taxe sur la sueur des travailleurs», et qui était censée financer les pensions. Il déplore que le fonds de la CSG soit complètement «effacé». «C'est un crime économique envers les Mauriciens.» À cause de la situation laissée par le précédent gouvernement et la menace de Moody's de dégrader Maurice, il avance que le gouvernement aura la tâche difficile de convaincre Moody's de ne pas le faire. Si Maurice se retrouve «déclassé» au statut Junk, il souligne qu'il sera très difficile pour l'île de lever des fonds sur les marchés internationaux et que «nous ne devons pas prendre cette menace à la légère».