Félix Tshisekedi a procédé à un remaniement de la haute hiérarchie militaire, avec la nomination d'un nouveau chef d'Etat-major général. Réactions au Nord-Kivu...
Ce changement intervient alors que, dans l'est de la RDC, une nouvelle offensive des rebelles du M23 fait reculer l'armée dans la province du Nord-Kivu, en direction de la ville de Butembo.
Les habitants de cette région espèrent que cette réforme à la tête de l'armée aura des conséquences positives sur le terrain.
Le lieutenant-général Jules Banza Mwilambwe est ainsi le nouveau chef d'Etat-major de l'armée congolaise. Il est né en 1971 et est originaire de la province du Tanganyika, dans le sud du pays.
Spécialiste en artillerie et en blindés, il a suivi les formations de commandement et d'état-major, ainsi que celle de l'Ecole supérieure de guerre de Yaoundé, au Cameroun.
Il est également diplômé du Collège des hautes études de stratégie de défense, à Kinshasa.
Avant sa nomination, il occupait le poste de chef-adjoint de la Maison militaire du chef de l'Etat, en tant que responsable des opérations et des renseignements.
La société civile veut apporter son aide
Outre le chef d'Etat-major, des changements ont été opérés à la tête des zones de défense du pays.
La société civile locale promet son soutien aux nouveaux responsables militaires, comme l'affirme Marrion Ngavo, président de la société civile de Goma. Selon lui, "nous allons les aider avec des informations pour encore récupérer les entités et chasser les ennemis. A ceux qui arrivent, nous leur demandons d'être patriotes, d'être stratèges, d'étudier les techniques de combat par rapport à l'ennemi."
Sur le front, les milices wazalendo, composées de jeunes combattants pour la plupart, se battent aux côtés de l'armée congolaise.
Certains analystes pensent que le changement devrait venir plutôt de la base. Patrick Mundeke, expert politique et sécuritaire, assure que "nous sommes la seule armée où les militaires se retrouvent au front avec leurs femmes et leurs enfants. Tout homme normal protégerait sa famille. Et cette confusion qu'on a mise ici avec les wazalendo, on leur donne des armes en vrac. On ne sait pas combien ils sont. Ils sont formés comment, qui va les prendre en charge ? C'est tout ce qui crée une confusion au niveau du front."
Un signal fort envoyé par Kinshasa
Un changement notable concerne aussi la troisième zone de défense, qui inclut le Nord-Kivu, que commandait le lieutenant-général Mbangu Mashita, désormais affecté à la base militaire de Kitona.
Il est remplacé par le lieutenant-général Pacifique Masunzu. Celui-ci a une longue expérience des affrontements dans cette région puisqu'au début des années 2000, il a affronté la rébellion du RCD, le Rassemblement congolais pour la démocratie, l'ancêtre du M23, qui était déjà, à l'époque, soutenu par le Rwanda.
Certains observateurs interprètent donc sa présence dans cette zone de conflit comme un signal fort du président Félix Tshisekedi, visant à mettre fin à la guerre qui, selon les autorités congolaises, a été imposée à la RDC par le Rwanda.