En Guinée, le directeur de la douane ainsi que dix autres responsables ont été placés jeudi 19 décembre sous mandat de dépôt par la justice guinéenne. Poursuivis pour des faits de corruption, ils avaient été arrêtés début décembre avant d'être placés à la prison de Conakry. Et si les accusations sont avérées, il s'agit d'un nouveau coup de filet significatif dans ce pays placé à la 141e place de l'index de perception de la corruption de l'ONG Transparency International.
Moussa Camara, directeur général des douanes, son adjoint Macky Agreby Diallo et les neuf autres responsables douaniers sont poursuivis pour « faux et usage de faux, corruption, détournement de deniers publics, enrichissement illicite, blanchiment de capitaux et complicité », selon l'accusation de la Cour de répression des infractions économiques et financières de Guinée.
Il leur est reproché d'avoir, avec plusieurs transitaires, mis en place un réseau au niveau de la Direction générale des douanes pour contourner le procédé classique de paiement au guichet unique, pour encaisser des fonds au préjudice de l'État.
700 milliards de francs guinéens détournés
Plus de 700 milliards de francs guinéens auraient ainsi été détournés, soit près de 76,7 millions d'euros. Si les accusations se révèlent vraies, l'affaire est un coup de filet significatif dans la lutte contre la corruption en Guinée, pays à la 141e place de l'index de perception de la corruption publié par l'ONG Transparency International.
Le pouvoir guinéen n'en est pas à son coup d'essai. Pas plus tard que mercredi 18 décembre, l'ancien ministre de la Défense, Mohamed Diané, a été condamné à 5 ans de prison et à une amende de 505 milliards de francs guinéens (55 millions d'euros) pour des faits de corruption.
Si le président de la Transition, Mamadi Doumbouya, avait assuré qu'il n'y aurait pas de « chasse aux sorcières », la junte mène pourtant une lutte acharnée contre la corruption. Le ministre du président renversé Alpha Condé n'est en effet pas seul dans le collimateur de la justice. En novembre 2022, la junte avait ordonné d'engager des poursuites contre l'ex-président et plus de 180 hauts cadres ou ex-ministres, également soupçonné de corruption.
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