La semaine dernière, des représentants des Chagossiens et de leurs descendants ont participé à une session virtuelle, organisée par l'International Relations and Defence Committee de la House of Lords.
Cette table ronde tenue sous forme de questions-réponses, portait, après une brève présentation de chaque participant et de son organisation, sur la question de la souveraineté des îles Chagos et avait pour objectif d'écouter des voix chagossiennes tant ici qu'au Royaume-Uni à propos de la décision de transférer la souveraineté des îles Chagos à Maurice.
Une discussion riche en réflexions sur l'accord entre le Premier ministre sortant Pravind Jugnauth et sir Keir Starmer, le Premier ministre britannique, mais, qui, rappelons-le, est remis en question par l'actuel gouvernement, dirigé par le Dr Navin Ramgoolam. Mardi, le Dr Navin Ramgoolam a déclaré devant le Parlement que son gouvernement était insatisfait de l'accord conclu par son prédécesseur, à la veille de la dissolution de l'Assemblée nationale, le 4 octobre. Une contreproposition a été faite au gouvernement britannique et la réponse reçue, lundi, est à l'étude par le nouveau pouvoir en place.
Pour en revenir à la table ronde virtuelle du mercredi 11 décembre via Microsoft Teams, cette discussion a été présidée par Lord De Mauley et s'inscrivait dans le cadre d'une enquête menée par le comité des relations internationales et de la défense de la Chambre des Lords du Royaume-Uni.
Les participants représentaient différents mouvements de la communauté chagossienne au Royaume-Uni et à Maurice, notamment Jean-François Nellan de Chagossian Voices et Claudette Pauline Lefade, présidente de Chagos Asylum People et native de Peros Banhos.
Le comité voulait interroger directement les Chagossiens et savoir s'ils avaient été consultés au préalable. Une question à laquelle la communauté a toujours répondu par la négative.
Ensuite, les avis des participants ont été recueillis sur le programme de relogement proposé et que selon les déclarations officielles, Maurice aura toute la liberté de mettre en oeuvre dans les îles de l'archipel, à l'exception de celle de Diego Garcia où se trouve la base militaire américaine.
La possibilité que des Chagossiens obtiennent du travail sur la base de Diego Garcia, si le gouvernement américain venait à le décider, a aussi été évoquée.
Puis, la création d'un fonds fiduciaire pour soutenir les Chagossiens comme proposé dans l'accord politique du 3 octobre, a permis aux participants de souligner l'importance d'un financement équitable et de formes de soutien adaptées aux besoins actuels.
Mais plus important, le comité a demandé comment les différents groupes de Chagossiens dont les avis divergent, pouvaient travailler ensemble pour définir un consensus majoritaire sur les questions cruciales. Car les Chagossiens représentent une partie essentielle de l'histoire et de l'identité des îles et doivent rester au coeur des débats sur leur avenir.
Les Chagossiens ont exprimé des attentes fortes en matière de reconnaissance, de consultation et de soutien. Plusieurs participants ont déclaré qu'ils auraient souhaité être davantage impliqués dans les discussions précédant l'accord, notamment sur les questions relatives au relogement et aux visites patrimoniales.
Les témoignages recueillis figureront dans un rapport final de cette commission spéciale de la Chambre des Lords, chargée d'examiner les relations internationales et la politique de défense du Royaume-Uni. Rapport qui sera adressé au gouvernement britannique.