Tout laisse croire que le régime militaire au pouvoir au Mali depuis le coup d’état du 24 Mai 2021, le second après celui qui a renversé un an auparavant celui du Président Ibrahim Boubacar Keita, s’achemine vers la fin effective de la transition.
En effet, après l’adoption de la nouvelle Constitution par 97% des voix, à l’initiative des autorités de la Transition, à l’issue du référendum du 18 Juin 2023, un jalon important était posé quoique le taux de participation ait été relativement faible avec 38,23% du corps électoral.
On peut certes épiloguer sur cette faiblesse et le contexte de crises sécuritaires, mais au fond, un pas a été franchi, parce que la perspective de l’élection présidentielle en février 2024 laissait augurer d’un retour à la vie constitutionnelle normale à cette date.
Hélas, cette échéance avait été reportée par la junte pour des raisons liées à la recrudescence des attaques Djihadistes entre autres, malgré la poussée des acteurs politiques qui réclamaient eux aussi un échéancier ferme pour la transition.
D’ailleurs ils l’avaient manifesté à travers la publication de la Déclaration du 31 Mars, à l’origine de l’incarcération de 11 membres de la plateforme des partis politiques et associations du Mali, qui aujourd’hui ont été libérés à la faveur de la dynamique d’apaisement engagée par la junte, dans la foulée du limogeage de l’ancien premier Ministre Choguel Maiga, qui lui aussi demandait sans ambages qu’un échéancier de la transition soit défini.
Avec l’arrivée à la primature d’un des hommes de confiance du Général Assimi Goïta, en l’occurrence le Général Abdoulaye Maïga, il semble que le message soit entendu. Le contexte actuel semble y contribuer fortement avec la volonté des autorités de la transition d’accélérer le processus de la confédération des Etats de l’AES, et donc la fin définitive de leur participation à la CEDEAO en tant que membre.
Ainsi, la candidature du Général Assimi Goïta, que beaucoup d’observateurs estiment probable à la prochaine présidentielle, annoncée vers la fin du premier semestre de 2025, en constitue un élément majeur, sauf qu’aux termes des dispositions de la charte de la transition cette hypothèse était exclue.
En effet, la loi n°2022-001 du 25 février 2022, dans son article 9, stipule que le Président de la Transition n’est pas éligible aux élections présidentielles et législatives qui seront organisées, pour marquer la fin de la transition. La présente disposition n’est pas susceptible de révision »
L’adoption d’une nouvelle constitution, serait sans doute un argument que brandirait la Junte pour invoquer la caducité de la charte de Transition, et ainsi ouvrir la voie au candidat Assimi Goïta. L’avenir nous dira.
Selon certains analystes, le fait que le Conseil National de Transition (CNT), qui est le parlement de la transition, ait finalisé il y a quelques jours l’adoption du budget de 80,750 milliards FCFA en faveur de la transition démocratique, dont l’organisation des élections en 2025, montre si besoin était, que l’on s’achemine vers la fin le retour à un régime démocratique issu d’élection libres et transparentes.
Sans un optimisme béat, car des reports il y’en a eu, il faut admettre le contexte géopolitique de recomposition régionale, fait que le régime malien actuel à tout intérêt à redorer son blason, étant entendu que la multiplicité des candidatures qui se profile à l’horizon pourrait être en sa faveur, surtout au regard de son bilan en matière sécuritaire.