Sierra Leone: Vives tensions autour du projet de légaliser l'avortement

En Sierra Leone, un projet de loi visant à légaliser l'avortement suscite de vives tensions. Introduit au Parlement le 17 décembre dernier, le texte est actuellement bloqué, en grande partie en raison de l'opposition de certains chefs religieux.

Lors de son message de Noël, l'évêque de l'Église catholique de Makeni a exhorté les parlementaires à rejeter ce projet, qu'il juge dangereux pour les fondements moraux de ce pays conservateur.

Alors que ce projet de loi divise en Sierra Leone, les organisations de défense des droits de femmes, qui le soutiennent, mettent en avant des chiffres alarmants pour justifier son adoption.

Mais ce texte soulève également des questions sur son contenu et le manque de sensibilisation auprès du public, comme nous l'explique Solomon Sundu, militant des droits humains, joint par Christina Okello, de la rédaction Afrique.

« Les organisations derrière ce projet de loi soulignent qu'en Sierra Leone, plus de 10 000 femmes meurent chaque année des suites de grossesses non sécurisées. Une statistique alarmante montre qu'il y a 1 000 femmes pour un seul gynécologue, une situation intenable.

Ce projet de loi vise à instaurer des processus sécurisés. Contrairement à celui de 2022, il ne permet pas aux femmes de décider seules d'interrompre une grossesse. Des raisons précises, comme un viol par un membre de la famille, doivent être établies, avec le consentement familial et dans un cadre légal.

Cependant, selon moi, ce qui manque, c'est la sensibilisation. Lors d'une réunion avec le ministère de la Santé, le coordinateur a expliqué qu'ils avaient consulté des chefs traditionnels et religieux, qui avaient donné leur accord. Mais le gouvernement n'a pas suffisamment expliqué le projet au grand public. Cette pédagogie est essentielle pour accompagner cette réforme. »

Le projet de loi est désormais en cours d'examen par une commission parlementaire chargée de son analyse.

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