Ile Maurice: «Un conseil de district ne s'occupe pas que des drains et des lampadaires»

interview

Vous êtes fraîchement élu. Quelles sont vos priorités ?

Ma priorité est de chercher où il y a des problèmes dans le district afin de trouver des solutions. Il faut bien définir nos objectifs. Cependant, avant tout, il faut établir un esprit d'équipe entre les personnels du conseil du district et entre les conseillers. Si chacun tire de son côté, nous n'avancerons pas. D'ailleurs, le travail a déjà commencé. Je suis confiant que je réussirai à accomplir ma mission. J'ai déjà occupé ce poste auparavant. Nous allons faire un audit de l'argent du conseil du district qui n'a pas encore été utilisé afin de l'investir dans des projets notamment. J'accorderai également une attention particulière à nos plages qui sont en mauvais état. Pour le faire, nous comptons travailler avec la Beach Authority et le ministère de l'Environnement. Il faut également faire un constat des infrastructures tombant sous le conseil du district. Il y a beaucoup de constructions illégales dans la région. Nous allons y mettre de l'ordre.

En parlant des constructions, nous constatons que l'Ouest, connu pour ses endroits boisés et montagneux, est de plus en plus couvert par du béton. Quelle est votre philosophie sur le bétonnage ?

Je ne suis pas d'accord avec du béton partout. Il faut un endroit pour des centres commerciaux, un autre pour les résidents et il faut préserver les espaces verts. Il ne faut pas juste enlever la canne à sucre et les bois pour les remplacer par du béton. Je compte en parler au gouvernement. Regardez ce qui se passe à Flic-en-Flac. Il y a eu beaucoup de constructions, mais les drains existants canalisent mal le volume d'eau qui y est déversé à cause du bétonnage. Malheureusement, les autorités comme le Morcellement Board donnent des permis de développement, mais elles ne songent pas à l'impact que ces bâtiments auront sur l'environnement et la vie sociale dans les prochaines années.

Des villages de l'Ouest ont été inondés ces dernières années. Que proposez-vous ?

C'est vrai. Des villages comme Albion et Flic-en-Flac ont été affectés par les grosses pluies, mais il est faux de croire que c'est la pluie arrosant ces villages qui a été la cause des inondations. Les villages de l'Ouest sont au bord de la mer. Donc, l'eau du Plateau central ruisselle vers ces villages. Il y a des ruisseaux qui ont leur source dans les Plaine-Wilhems qui traversent ces localités. Il faut savoir ce qui a été fait en amont pour que ces villages soient inondés. Il faut faire des travaux ; le gouvernement doit songer à le faire. De toute façon, le Land Drainage Authority doit rendre public son rapport sur les zones à risques. Je suis persuadé que les projets de construction doivent se faire en concertation avec les habitants car ils connaissent mieux leur endroit. Les travaux pour combattre les inondations doivent également se faire avec eux et les organisations non gouvernementales.

Beaucoup de conseils de villages de l'Ouest étaient sous le contrôle d'Alan Ganoo avant les élections générales. Comment allez-vous procéder ?

Moi, mon but est d'aider la population tombant sous la responsabilité du conseil du district de Rivière-Noire. Je fonctionne différemment. Je n'ai pas de temps à perdre avec Alan Ganoo ou envers ceux qui lui sont fidèles. J'ai été élu président pour travailler pour les 13 villages de ce conseil. Il n'y aura pas de discrimination comme cela a été le cas dans le passée. Je n'ai nullement l'intention de pénaliser un village parce que ses conseillers ne nous ont pas soutenu.

Vous êtes également un des secrétaires adjoints du Mouvement militant mauricien (MMM). Est-ce que vous allez bénéficier pleinement du soutien des ministres MMM ?

Tous les ministres du gouvernement me soutiennent pour les développements dans la région. D'ailleurs, j'ai déjà eu une première prise de contact avec le ministre des Sports, Deven Nagalingum, pour organiser une deuxième édition des Jeux de l'Ouest. Il n'est un secret pour personne que je m'entends très bien avec Rajesh Bhagwan, le ministre de l'Environnement. La junior minister aux Arts et à la culture, Véronique Leu-Govind, est une habitante de la région et elle a également été présidente du conseil du district. Elle nous soutiendra certainement.

Il est faux de croire que les conseils de district ne s'occupent que des drains et des lampadaires. Nous nous occupons du bien-être de la population, c'est-à-dire la santé, le sport, le social, l'éducation et le problème de la drogue. D'où l'importance du soutien des différents ministres. Chaque ministre, chaque député et chaque conseiller de village aura à assumer ses responsabilités. Cependant, je tiens à préciser une chose : je porte le costume du secrétaire adjoint du MMM et également celui du président du conseiller du district. Je sais très bien quand il faudra enlever l'un pour porter l'autre. Je ne porte pas les deux à la fois.

AllAfrica publie environ 500 articles par jour provenant de plus de 110 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.