Sénégal: Les réformes du système éducatif devraient « adresser » les curricula, le pilotage et la gouvernance (responsable Cosydep)

Dakar — Les réformes annoncées par le Premier ministre, Ousmane Sonko, dans sa Déclaration de politique générale, devraient « adresser » les curricula, le pilotage et la gouvernance du secteur dans une approche holistique, articulée et décloisonnée, affirme le directeur exécutif de la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l'éducation publique (Cosydep).

« Il est évident qu'une telle opération demande des moyens et du temps pour se réaliser. Avec une ferme volonté politique et la collaboration de tous les acteurs, on peut réussir ces réformes », a-t-il fait valoir dans une déclaration accordée à l'APS.

Pour toute réforme, déclare Cheikh Mbow, la Cosydep insiste sur « la concertation comme principe directeur ».

« Autrement dit, il s'agira de privilégier une approche holistique et prospective, qui permet de mieux prioriser les actions, mieux cibler les défis à relever et bien planifier leur prise en charge, tout en veillant davantage aux équilibres, aux interactions et aux interrelations nécessaires dans le traitement des problématiques à adresser », a-t-il précisé.

Dans sa déclaration de politique générale, le Premier ministre a annoncé des réformes du système éducatif. Ousmane Sonko souligne que »le gouvernement va bâtir un système qui offrira à tout Sénégalais, quelle que soit sa situation sociale, les compétences générales et spécifiques lui permettant d'apporter sa contribution au développement de son pays ».

Il a entre autres promis la résorption des abris provisoires, la promotion du multilinguisme, une obligation scolaire de 10 ans, la réduction de la déperdition scolaire à 10%, le recrutement d'enseignants et l'intégration des »daaras » (écoles corniques) dans le système éducatif.

Le président de la République, dans son adresse à la Nation à la veille du Nouvel An, a annoncé la tenue d'Assises nationales sur les daaras et des concertations sur l'enseignement supérieur.

Cheikh Mbow soutient que « l'avènement du nouveau régime politique a suscité de l'espoir chez des millions de Sénégalais, dans tous les secteurs, y compris celui de l'éducation ».

Selon lui, « le nouveau référentiel [des politiques publiques] met l'accent sur le capital humain. Une option pertinente et urgente si l'on se fie aux résultats du dernier recensement de l'ANSD [Agence nationale de la statistique et de la démographie] ».

Ce recensement « confirme la jeunesse du pays avec 75% de la population ayant moins de 35 ans », a-t-il rappelé. Il estime que « cette réalité exige d'investir plus et mieux dans l'éducation, la formation, l'insertion et l'emploi ».

« Il urge d'engager le chantier de la transformation qualitative du système éducatif, qui nécessite à la fois une claire vision, des ressources conséquentes et une méthodologie scientifique participative », a-t-il poursuivi.

Selon Cheikh Mbow, l'année 2025 devrait « consolider un partenariat intra et intersectoriel fort ».

« Le secteur devrait s'appuyer sur les opportunités technologiques, anticiper les crises et menaces multiformes, exploiter les contributions de la société civile, tenir compte des attentes des jeunes pour construire un plan de développement de l'éducation et de la formation pertinent et inclusif », a-t-il ajouté.

À partir de larges consultations citoyennes, déclare-t-il, la COSYDEP s'engage à apporter sa contribution. Il plaide en même temps pour « une refondation du système qui implique la redéfinition des finalités, des pratiques et des stratégies ».

La coalition reste convaincue de la nécessité de construire un plan d'éducation et de formation consensuel qui traverse les régimes politiques.

Dans son entretien avec l'APS, Cheikh Mbow a également évoqué la réforme du système d'évaluation et de guidance scolaire, les modes de financement ainsi que leurs orientations, le dispositif de formation des enseignants, le repositionnement de toutes les offres éducatives.

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