Au Mozambique, il y a eu de nouveaux heurts jeudi 23 janvier, entre la police et des manifestants, à Maputo. Ces échauffourées ont eu lieu au péage de la nationale 4. Une des portes d'entrée de la capitale. Depuis plusieurs semaines, en raison des manifestations post-électorales, ce péage était resté ouvert et gratuit, une gratuité qui prenait fin hier. Les automobilistes ont donc bloqué la route en protestation.
Pneus brûlés, branchages et pierres ont fait leur retour sur la nationale 4. Des files de voitures s'étendaient sur des kilomètres hier, incapables de pénétrer dans Maputo, la capitale du Mozambique. La Brigade d'intervention rapide mettra plusieurs heures à libérer la voie, tirant notamment des gaz lacrymogènes pour repousser de jeunes manifestants.
Face au désordre, Trans African concessions, l'entreprise sud-africaine qui gère l'infrastructure a renoncé à collecter le péage. Pour les partisans de l'opposant Venancio Mondlane, c'est une victoire. « Les Mozambicains ont tenu bon [...] adhérant au décret publié par le gouvernement du peuple » se réjouit l'organisation Justice Frontil Equitas.
Le pays « toujours dans une période de tension »
Mardi soir, le candidat malheureux à la présidentielle qui revendique toujours sa victoire, a publié ce qu'il considère comme son « premier décret ». Parmi les 30 mesures annoncées, se trouve la gratuité des péages que le décret qualifie « de symboles flagrants de la dictature économique du régime ».
« Même si ça n'en a pas l'air, nous vivons toujours dans une période de tension », explique Wilker Dias, consultant en sciences politiques. Selon lui, le dialogue est impératif, si le Frelimo au pouvoir veut sortir de la crise.